Tolérance à la détresse et expérience de la douleur chronique - 19/11/22
Distress tolerance and experience of chronic pain
Résumé |
Objectifs |
La présente étude visait à documenter les associations entre les composantes de la tolérance à la détresse et l’intensité ainsi que l’interférence de la douleur auprès de participants atteints de douleur chronique depuis au moins trois mois. Elle évaluait également le potentiel rôle médiateur de la dramatisation de la douleur dans l’association entre la tolérance à la détresse et l’expérience de la douleur chronique.
Méthode |
Quatre vingt participants ont été recrutés par l’envoi d’un courriel aux étudiants et membres du personnel de l’Université Laval. Les données ont été recueillies par une batterie de questionnaires auto-rapportés.
Résultats |
La seule composante de la tolérance à la détresse à être indépendamment associée à l’expérience de la douleur est la tolérance à la détresse émotionnelle. En combinaison avec l’âge des participants, elle explique 16,2 % de la variance du niveau d’intensité de la douleur (ß=−0,04; 95 % IC : −0,07–−0,01 ; t (78)=−3,06 ; p<0,01) et 19,4 % du niveau d’interférence de la douleur sur le fonctionnement quotidien (ß=−0,07 ; 95 % IC : −0,10–−0,03 ; t (78)=−3,97 ; p<0,01). La dramatisation de la douleur est un médiateur partiel de l’association entre la tolérance à la détresse émotionnelle et le niveau d’interférence de la douleur.
Conclusion |
La tolérance à la détresse émotionnelle semble être un facteur psychologique d’intérêt pour expliquer l’expérience de la douleur chronique, et ce, de façon complémentaire et indépendante de la dramatisation de la douleur.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Introduction |
Chronic pain is a highly prevalent condition that is associated with distressing somatic and emotional experiences. Consequently, an individual's distress tolerance, the perceived capacity to tolerate negative psychological and physical states, may influence their pain experience. This effect could be explained in part by a reduction in the catastrophic interpretation of pain which is associated with increased pain intensity and interference in everyday activities.
Aims |
The first aim of this study was to explore the association between the components of the 5-factor model of distress tolerance and (1) pain intensity and (2) pain interference in everyday activities. The secondary aim was to assess the potential mediating effect of pain catastrophizing in the eventual association between components of distress tolerance and (1) pain intensity or (2) pain interference in everyday activities.
Method |
This is a cross-sectional study of adult (18 years or older) university students and staff with chronic pain (3 months). They were invited to complete the online questionnaire through an email invitation. Pain intensity and interference in everyday functioning were assessed with the corresponding subscales of the Brief Pain Inventory. The following instruments were used to assess the components of the 5-factor model of distress tolerance: Ambiguity Tolerance Scale (tolerance to ambiguity), Intolerance to Uncertainty Scale (reversed score: tolerance to uncertainty), Discomfort Intolerance Scale (reversed score: discomfort tolerance), Distress Tolerance Scale (tolerance to negative emotions), Frustration Discomfort Scale (tolerance to frustration). Participants also completed the Pain Catastrophizing Scale.
Results |
Eighty participants were recruited (57 % women, mean age=33.09; standard deviation=12,87). Tolerance to negative emotions was the only component of distress tolerance that was associated with pain (ß=−0.04; 95% CI): −0.07–−0.01; t (78)=−3.06, p<0.01) or pain interference in everyday functioning (ß=−0.07; 95% CI: −0.10–−0.03; t (78)=−3.97, p<0.01), independently of the others. Combined with age, these factors explained 16.2 % of the variance in pain intensity and 19.4 % of the variance in pain interference. Pain catastrophizing partially mediated the association between tolerance to negative emotions and pain interference in everyday functioning, but it was not involved in the association between tolerance to negative emotions and pain intensity.
Conclusion |
Tolerance to negative emotions appears to be the most relevant aspect of distress tolerance in the context of chronic pain and is a potential clinical target that is independent and complementary from pain catastrophizing.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Tolérance à la détresse, Douleur chronique, Intensité de la douleur, Interférence de la douleur, Dramatisation de la douleur
Keywords : Distress tolerance, Chronic pain, Pain intensity, Pain interference, Pain catastrophizing
Plan
Vol 48 - N° 6
P. 653-660 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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