La mort subite de l'adulte est un problème majeur de santé publique qui concernerait 40 000 personnes par an en France et serait responsable de 50 % des décès d'origine cardiovasculaire. Bien en connaître l'épidémiologie permet d'améliorer l'acuité de sa prise en charge et de sa prévention, les deux leviers utiles pour réduire son impact. Bien que la maladie coronaire soit la principale cause de mort subite cardiaque, d'autres étiologies doivent être systématiquement envisagées et recherchées. Un bilan étiologique exhaustif et standardisé est nécessaire pour optimiser la prise en charge du patient et de sa famille dans le cas d'une maladie cardiaque héréditaire. L'identification et l'imputabilité de l'anomalie cardiaque retrouvée peuvent être délicates, et une prise en charge par une équipe pluridisciplinaire expérimentée se justifie pleinement. Grâce à l'optimisation de l'ensemble des maillons de la chaîne de survie du prémédical à la sortie de l'hôpital (population éduquée aux gestes qui sauvent, services préhospitaliers, urgences hospitalières, réanimation et cardiologie), la survie après un arrêt cardiaque a augmenté cette dernière décennie, passant de 3 à 7 %. Une marge de progression est certes encore possible au vu des résultats obtenus dans certains territoires français, mais aussi dans d'autres pays européens et au-delà. Il faut remarquer que son incidence reste stable au cours du temps malgré l'ensemble des progrès médicaux réalisés ces dernières années, soulignant l'importance de focaliser nos efforts à venir sur la prévention, à l'échelle individuelle mais surtout collective. De nouvelles pistes s'ouvrent, appuyées par des outils d'intelligence artificielle, pour révolutionner la prédiction du risque à l'échelle globale.