Syndrome d'hypersensibilité à la fluindione (Préviscan®). Positivité des tests épicutanés - 29/04/08
E. Frouin [1],
B. Roth [1],
A. Grange [1],
F. Grange [1],
M.-C. Tortel [2],
J.-C. Guillaume [1]
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Introduction |
La fluindione est un anticoagulant de la famille des antivitamines K largement prescrit en France. Si ses effets secondaires hémorragiques sont classiques, les réactions de toxicité immunoallergique sont en revanche moins bien connues. Nous rapportons un cas de syndrome d'hypersensibilité à la fluindione.
Observation |
Une femme de 75 ans était hospitalisée pour une éruption érythémato-papuleuse diffuse associée à un œdème intense du visage. Les symptômes étaient apparus 3 semaines après l'introduction d'un traitement par fluindione, allopurinol et perindopril. Les examens biologiques objectivaient une hyperleucocytose avec éosinophilie, une hépatite mixte et une insuffisance rénale modérée. L'ensemble était très évocateur d'un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse. Alors que l'allopurinol et le perindopril étaient arrêtés, la fluindione était transitoirement interrompue en raison d'un surdosage. Sa réintroduction entraînait une récidive rapide et plus intense de la symptomatologie clinique et biologique. L'arrêt du traitement permettait une régression complète des symptômes. Les tests épicutanés réalisés à distance étaient positifs avec la fluindione, négatifs avec le perindopril et l'allopurinol.
Discussion |
Cette observation est caractéristique d'un syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse à la fluindione avec un test de réintroduction et des tests épicutanés positifs. Peu de syndromes d'hypersensibilité à la fluindione ont été rapportés dans la littérature, alors que cette molécule est largement prescrite en France. L'atteinte cutanée peut être absente. Les manifestations immunoallergiques comme la fièvre, les hépatites, les néphropathies tubulo-interstitielles rapportées au cours de traitements par la fluindione pourraient être rattachées à ce syndrome. Les tests épicutanés, de réalisation simple, peuvent constituer une aide précieuse pour établir la responsabilité du médicament.
Hypersensitivity to fluindione (Previscan®). Positive skin patch tests. |
Introduction |
Fluindione (Previscan®) is an oral anticoagulant belonging to the vitamin K antagonist class and is very widely used in France. While bleeding is a common complication, severe immunoallergic reactions are less frequent. The authors report a case of drug-induced hypersensitivity syndrome.
Case report |
A 75 year-old woman was hospitalized for diffuse erythematous papular rash associated with facial oedema. These symptoms appeared 3 weeks after the beginning of treatment with fluindione, allopurinol and perindopril. Laboratory tests showed hyperleukocytosis, mixed hepatitis and moderate renal failure, with the entire picture being evocative of drug-induced hypersensitivity reaction. The eruption was associated with eosinophilia, hepatic cytolysis with cholestasis, and acute renale failure. While allopurinol and perindopril were stopped definitively, fluindione was only suspended temporarily following overdosage. On reintroduction, rapid recurrence of clinical and biologic signs was observed with increased severity. The skin rash resolved completely on withdrawal of the drug. Patch tests performed later were positive for fluindione and negative for allopurinol and perindopril.
Discussion |
These manifestations were consistent with the diagnosis of drug-induced hypersensitivity syndrome due to fluindione. Very few cases have been described with fluindione despite widespread prescription of the treatment is in France. While there may be no skin involvement, immunoallergic signs such as fever, hepatitis and acute tubular interstitial nephritis have been described with fluindione and these may be related to this syndrome (DRESS - Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms). Skin patch testing, which is easily performed, can be extremely helpful in determining a causal relationship with medication.
Plan
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 132 - N° 12
P. 1000-1002 - décembre 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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