Expression et valeur pronostique de la kératine-7 dans le cancer de la prostate - 30/10/22

Résumé |
Objectifs |
La résistance à la castration dans le cancer de la prostate (CaP) au stade métastatique est responsable de la mortalité spécifique par cancer. Notre laboratoire a récemment identifié chez la souris une population de cellules progénitrices luminales (appelées LSCmed) résistantes à la castration (PMID : 35079142). L’objectif de ce travail était d’étudier l’expression de différents marqueurs de cette population cellulaire murine dans le CaP humain.
Méthodes |
L’expression des marqueurs sélectionnés, dont la kératine-7 (KRT7), a d’abord été évaluée sur des lignées cellulaires prostatiques humaines (western blot, immunofluorescence) puis sur des coupes de tissus prostatiques humains (immunofluorescence, immunohistochimie) disponibles via une biobanque rétrospective sur “tissue microarray” (TMA). Nous avons analysé du tissu autopsique sain (n=24), des cancers localisés acinaires (n=285) et ductaux (n=14), et des copeaux de résection prostatiques de cancers avancés métastatiques (n=91). L’expression des marqueurs dans les compartiments épithéliaux (basal/luminal) et stromal a été quantifiée par mesure de l’intensité moyenne de fluorescence (MFI). La MFI a ensuite été corrélée aux différents paramètres cliniques sur la cohorte de cancers localisés (n=285).
Résultats |
L’expression de KRT7 a été retrouvée dans le compartiment cellulaire basal et supra-basal des glandes saines normales et des glandes bénignes péri-tumorales adjacentes des tumeurs localisées. Aucun marquage KRT7 n’a été retrouvé au sein des glandes tumorales de cancer localisé acinaire ou ductal, mais son expression a été observée de manière très sporadique sur quelques cancers avancés (2. 2 %). Sur le TMA de cancers localisés (n=285), une valeur élevée de fluorescence (MFI>80ème percentile) dans les glandes bénignes péri-tumorales était significativement associée à un phénotype d’hyperplasie des cellules KRT7+ ainsi qu’à la survenue de métastases (HR 2. 9) et la mortalité par CaP (Fig. 1). La valeur prédictive négative de 94 % suggère un risque minime métastatique en cas de fluorescence faible de la KRT7 sur les glandes bénignes de biopsies prostatiques.
Conclusion |
L’expression de KRT7 dans la prostate humaine suggère l’existence de cellules analogues aux cellules progénitrices résistantes à la castration identifiées chez la souris. Sa perte d’expression progressive de la zone bénigne vers la tumeur suggère un changement de phénotype de ces cellules (plasticité cellulaire). Ces résultats sont en cours de validation sur une cohorte multicentrique et par analyse transcriptomique spatiale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 32 - N° 3S
P. S60-S61 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?