L’abus sexuel dans la genèse des troubles vésicosphinctériens : entre mythe et réalité - 30/10/22
Résumé |
Objectifs |
Même si les urologues savent qu’il peut y avoir une association entre abus sexuels (AS) et troubles urinaires, la recherche d’AS ne fait pas partie, la plupart du temps, de leur interrogatoire standardisé. Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des AS, décrire les caractéristiques d’une population marocaine ayant un antécédent d’AS, de comprendre et savoir prendre en charge les conséquences des antécédents d’AS sur les fonctions vésicosphinctériennes.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale, multiparamétrique et monocentrique faite dans notre centre de pélvi-périnéologie sur une période de 6 ans (janvier 2016–décembre 2021). Elle colligeait une population féminine atteintes de troubles vésicosphinctériens (syndrome douloureux pelvien chronique/cystite interstitielle, hyperactivité vésicale sans fuite, fuite par urgenturie, incontinence urinaire d’effort et incontinence urinaire mixte) et interrogées par un personnel médical féminin qualifié à la recherche d’un abus sexuel. Les auteurs présentent leur expérience à propos de 214 patientes (48,5 ans, extrêmes 19 à 75 ans). Toutes les patientes ont été évaluées par un calendrier mictionnel, un score MHU (mesure de l’handicap urinaire), une cystoscopie et un bilan urodynamique.
Résultats |
Tous nos patients sont des femmes, sur les 214 patientes recrutées 89 patientes avaient déclaré être victimes d’un AS représentant une prévalence de 41,58 %. Les chiffres de prévalence sont quasiment identiques quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. L’âge moyen de la population étudiée ayant un TVS, l’âge moyen de la population abusée et l’âge moyen au moment des faits étaient respectivement de 48,5±11,72 ans (19–74 ans), 46,7 (19–67 ans) et 23,34±10,98 ans (10–47 ans). Un AS avant 18 ans a été signalé dans 78 %. Selon la répartition des patientes en fonction du TVS, la prévalence la plus élevée était signalée chez les patientes suivies pour HAV et SDPC/CI. Un retentissement psychosocial observé dans 100 %. Avoué pour la première fois dans 90 %, les raisons évoquées par les malades qui n’avaient avoué étaient d’abord la honte dans 90 %, aucune raison n’avait été évoquée par les autres. Seuls 30 % avait osé se confiera un tiers (Tableau 1 et Fig. 1).
Conclusion |
Les AS sont très fréquents dans la population générale et doivent rendre prudente l’interprétation des antécédents de ce type dans les études incriminant l’abus comme intervenant dans la genèse d’un symptôme physique ou psychique. D’autres études nécessaires à la validité doivent être réalisées. Néanmoins, l’outil pourrait être utile en complément d’autres échelles d’évaluation de la pédophilie.
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Vol 32 - N° 3S
P. S42-S43 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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