Le traitement d’un ECBU pré-opératoire polymicrobien avant chirurgie urologique permet-il de réduire la survenue d’épisodes infectieux post-opératoires ? Résultats de la cohorte nationale et multicentrique tocus - 30/10/22
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Résumé |
Objectifs |
Les recommandations actuelles imposent le dépistage et le traitement de la colonisation urinaire avant une intervention chirurgicale urologique au contact de l’urine mais sans attitude consensuelle en cas d’ECBU polymicrobien. L’objectif de cette étude était de déterminer si le traitement d’un ECBU polymicrobien pré-opératoire permettait de réduire le risque infectieux postopératoire.
Méthodes |
Il s’agit d’une étude multicentrique, nationale et rétrospective incluant tous les patients opérés d’une chirurgie urologique nécessitant un dépistage de la colonisation urinaire entre janvier 2016 et janvier 2022. Les critères de non-inclusions étaient : les patients opérés en urgence, sans ECBU pré-opératoire ou en cas de chirurgie combinée. Le critère de jugement principal est la survenue d’une complication infectieuse (ISO ou infection urinaire fébrile définie par la survenue de fièvre en post-opératoire associée à un tableau clinico-radio-biologique évoquant une prostatite, une pyélonéphrite ou un urospesis) survenant dans les trente jours post opératoires. Étude enregistrée à la CNIL numéro : 2211250V0.
Résultats |
Dans cette étude, 239 patients avec un ECBU pré-opératoire polymicrobien ont été inclus. La fréquence de cette situation selon le type de chirurgie est détaillée Fig. 1. Les caractéristiques de ces ECBU pré-opératoires sont résumés dans le Tableau 1. Sur ces 239 patients, 75 (32,5 %) avait reçu une antibiothérapie de couverture et 156 (67,5 %) n’avait reçu aucun traitement antibiotique pré-opératoire (8 données manquantes). Au total, 17 (7,1 %) infections sont survenues dans les 30jours, toutes chirurgies confondues. En analyse univariée (Tableau 2), il n’existait pas de différence statistiquement significative entre le groupe traité (4 % d’infections post-opératoires) et le groupe non traité (9 % d’infections postopératoires) (p=0,277).
Conclusion |
Il est désormais démontré que l’ECBU pré-opératoire polymicrobien est un facteur de risque d’infections post-opératoires mais il n’est pas pour autant démontré qu’une antibiothérapie de couverture permette de réduire ce risque. Notre étude, probablement par manque d’effectif et par hétérogénéité des données et des pratiques, n’arrive pas a démontré l’intérêt de traiter l’ECBU polymicrobien.
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Vol 32 - N° 3S
P. S106 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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