Consensus formalisé d’experts du Collège national des gynécologues et obstétriciens français : prise en charge des nausées et vomissements gravidiques et de l’hyperémèse gravidique - 28/10/22
Expert consensus from the College of French Gynecologists and Obstetricians: Management of nausea and vomiting of pregnancy and hyperemesis gravidarum
Résumé |
Objectif |
Proposer une prise en charge pour les femmes avec nausées/vomissements du 1er trimestre et hyperémèse gravidique.
Méthode |
Consensus formalisé d’experts selon la méthode DELPHI modifiée à deux tours.
Résultats |
L’hyperémèse gravidique se distingue des nausées et vomissements gravidiques par une perte de poids≥5 % ou des signes de déshydratation ou un score PUQE≥7. Une hospitalisation est proposée lorsqu’il y a au moins un des critères suivants : perte de poids≥10 %, un ou des signes cliniques de déshydratation, score PUQE (Pregnancy Unique Quantification of Emesis and nausea)≥13, hypokaliémie<3,0mmol/L, hyponatrémie<120mmol/L, élévation de la créatininémie>100μmol/L ou résistance au traitement. Il est conseillé d’arrêter les vitamines prénatales et la supplémentation en fer sans arrêter la supplémentation en acide folique. Le régime alimentaire et le mode de vie seront adaptés en fonction des symptômes. L’aromathérapie n’est pas à utiliser. Si le score PUQE<6, et même en l’absence de preuve de leur bénéfice, il est possible d’utiliser le gingembre, la pyridoxine (vitamine B6), l’acupuncture ou l’électrostimulation même en l’absence de preuve de leur bénéfice. Il est proposé que soient toujours choisis pour des utilisations en 1re, 2e ou 3e intention, les médicaments ou les associations de médicaments associés aux effets secondaires les moins sévères et les moins fréquents, compte-tenu de l’absence de supériorité d’une classe médicamenteuse par rapport à une autre pour réduire les symptômes des nausées et vomissements de la grossesse et de l’HG. De la vitamine B1 doit être systématiquement administrée en cas d’hyperémèse gravidique justifiant une réhydratation parentérale afin de prévenir la survenue d’une encéphalopathie de Gayet Wernicke. Les patientes hospitalisées pour hyperémèse gravidique ne doivent pas être mise l’isolement (mise dans le noir, confiscation du téléphone portable ou interdiction de visites…). Un soutien psychologique est à proposer à toutes les patientes atteintes d’hyperémèse gravidique ainsi qu’une information de l’existence d’associations de patientes investies dans l’accompagnement de ces femmes et de leur entourage. Lors du retour à domicile après hospitalisation, la prise en charge s’organisera autour d’un médecin référent.
Conclusion |
Ce travail devrait contribuer à l’amélioration de la prise en charge des femmes avec hyperémèse gravidique. Cependant, compte tenu de la pauvreté en nombre et qualité de la littérature, les soignants/chercheurs doivent investir le champ des NV et HG pour identifier les stratégies permettant d’améliorer la qualité de vie des femmes ayant des NV ou une HG.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objective |
To determine the management of patients with 1st trimester nausea and vomiting and hyperemesis gravidarum.
Methods |
A panel of experts participated in a formal consensus process, including focus groups and two Delphi rounds.
Results |
Hyperemesis gravidarum is distinguished from nausea and vomiting during pregnancy by weight loss≥5 % or signs of dehydration or a PUQE score≥7. Hospitalization is proposed when there is, at least, one of the following criteria: weight loss≥10%, one or more clinical signs of dehydration, PUQE (Pregnancy Unique Quantification of Emesis and nausea) score≥13, hypokalemia<3.0mmol/L, hyponatremia<120mmol/L, elevated serum creatinine>100μmol/L or resistance to treatment. Prenatal vitamins and iron supplementation should be stopped without stopping folic acid supplementation. Diet and lifestyle should be adjusted according to symptoms. Aromatherapy is not to be used. If the PUQE score is<6, even in the absence of proof of their benefit, ginger, pyridoxine (B6 vitamin), acupuncture or electrostimulation can be used, even in the absence of proof of benefit. It is proposed that drugs or combinations of drugs associated with the least severe and least frequent side effects should always be chosen for uses in 1st, 2nd or 3rd intention, taking into account the absence of superiority of a class over another to reduce the symptoms of nausea and vomiting of pregnancy and hypermesis gravidarum. To prevent Gayet Wernicke encephalopathy, Vitamin B1 must systematically be administered for hyperemesis gravidarum needing parenteral rehydration. Patients hospitalized for hyperemesis gravidarum should not be placed in isolation (put in the dark, confiscation of the mobile phone or ban on visits, etc.). Psychological support should be offered to all patients with hyperemesis gravidarum as well as information on patient’ associations involved in supporting these women and their families. When returning home after hospitalization, care will be organized around a referring doctor.
Conclusion |
This work should contribute to improving the care of women with hyperemesis gravidarum. However, given the paucity in number and quality of the literature, researchers must invest in the field of nausea and vomiting in pregnancy, and HG to identify strategies to improve the quality of life of women with nausea and vomiting in pregnancy or hyperemesis gravidarum.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antiémétiques, Bonnes pratiques, Grossesse, 1er trimestre
Keywords : Antiemetics, Good practice, Pregnancy, 1er trimester
Plan
Vol 50 - N° 11
P. 700-711 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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