Un modèle épidémiologique de l'herpès génital pour l'évaluation des interventions thérapeutiques et prophylactiques - 29/04/08
P.-Y. Boëlle [1 et 6],
F. Fagnani [2],
A.-J. Valleron [1 et 6],
B. Detournay [2],
A. El Hasnaoui [3],
B. Halioua [4],
J.-C. Nicolas [5 et 6]
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Objectifs |
Cette étude a été réalisée dans le but de déterminer l'évolution du nombre de cas d'herpès génital et d'évaluer l'impact de différentes stratégies de traitements en France.
Méthode |
Un modèle d'histoire naturelle de l'infection génitale par le virus Herpès simplex est présenté et appliqué à la population française. Le modèle prend en compte les infections par le virus Herpès simplex type 1 (HSV-1) ou 2 (HSV-2), les premiers épisodes, les récurrences, l'excrétion virale et l'effet du traitement sur les individus infectés.
Résultats |
Nous avons estimé pour l'année 2000 que 270 000 individus auraient souffert d'herpès génital en France. Le nombre annuel total cumulé d'épisodes de récurrence serait de 1,5 millions avec 23 millions de journées avec excrétion virale. Nous avons estimé que 70 p. 100 de ces dernières concerneraient des sujets séropositifs sans signes cliniques. Le nombre attendu de décès néonatals attribuables resterait très faible. Un traitement systématique des épisodes cliniques pourrait réduire le nombre de jours avec lésions (– 27 p. 100) et être également efficace sur l'excrétion virale chez les malades symptomatiques (– 50 p. 100). Un traitement continu des malades les plus sévères (>= 6 récurrences par an) réduirait l'excrétion virale (– 85 p. 100). Les traitements antiviraux pourraient avoir un impact majeur sur la qualité de vie des malades, mais ne devraient infléchir que modestement l'incidence des nouvelles infections.
Discussion |
Le modèle réalisé s'appuie sur l'ensemble des résultats partiels publiés sur l'épidémiologie de l'herpès génital au niveau international. Toutefois, de nombreux aspects de cette maladie sont encore mal documentés et différentes hypothèses doivent être retenues pour simuler l'histoire naturelle de l'herpès génital au niveau d'une population. L'absence de données françaises, notamment sur les profils de séroprévalence HSV-1 et HSV-2 par âge, constitue une source supplémentaire d'incertitude. Les résultats obtenus présentent donc un caractère largement exploratoire. Ce type d'approche constitue toutefois le seul moyen possible pour intégrer les multiples éléments de connaissance de la maladie afin de prédire l'impact de différentes stratégies d'intervention de santé publique. Le modèle présenté doit donc être conçu comme un outil général qui pourra intégrer dans l'avenir les nouvelles données qui seront produites.
An epidemiological model of genital herpes for assessment of potential impact of therapy and prophylaxis: application to France |
Objectives |
This study was performed to quantify the development of the number of cases of genital herpes and to assess the impact of different treatment strategies in France.
Method |
A model for the natural history of herpes simplex virus genital infection is presented and applied to the French population. The model encompasses infection by herpes simplex virus type 1 (HSV-1) or type 2 (HSV-2), first episodes, recurrences, viral shedding and the effect of treatment on infected individuals.
Results |
In the year 2000, 270,000 individuals would have suffered from genital herpes in France. A total annual cumulated number of 1.5 million episodes of recurrence and 23 million days of viral shedding were estimated. Seventy percent of viral shedding occurred in sub-clinical seropositive individuals. The expected number of attributable neonatal deaths remained very low. Systematic treatment of clinical episodes might reduce the number of days with lesions (– 27 p. 100), and is also effective on viral shedding (symptomatic: – 50 p. 100). Continuous treatment of the most severe patients (>= 6 recurrences per year) might reduce viral shedding slightly more (– 85 p. 100). Antiviral treatment might have a major impact on the quality of life of these patients but would only slightly curb the number of new infections.
Discussion |
This model tries to integrate the various data currently available at international level on the epidemiology of genital herpes. However, many aspects are still not well documented and remain uncertain. It is therefore necessary to define various assumptions in order to simulate the natural history of the disease in a population. The lack of French data especially on the HSV-1 and HSV-2 seroprevalence profiles reinforces these uncertainties. Our results should hence be considered as exploratory. However, this modeling approach is the only possible way to integrate the multiple parameters describing the pathology and predicting of the public health impact of different interventions. This model is an open tool which may be modified when new data become available.
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 131 - N° 1
P. 17-26 - janvier 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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