Effets indésirables rhumatologiques des inhibiteurs de point de contrôle PD-(L)1 dans le cancer du poumon : revue systématique et méta-analyse - 17/09/22
Résumé |
Points essentiels |
• | Les effets indésirables rhumatologiques immunomédiés (c.-à-d. arthrite inflammatoire, pseudopolyarthrite rhizomélique, myosite, vascularite) des inhibiteurs de PD-(L)1 dans le cancer du poumon semblent sous-rapportés ou mal classifiés dans les essais cliniques de phase III. |
• | Parmi les effets indésirables rhumatismaux classés comme non immunomédiés, les rachialgies sont significativement associées aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire ciblant PD-(L)1, quelle que soit leur sévérité. |
• | Les arthralgies sont significativement associées aux inhibiteurs de point de contrôle ciblant PD-(L)1 uniquement lorsqu’ils sont ajoutés à une chimiothérapie conventionnelle. |
Résumé |
Objectifs |
Analyser les effets indésirables (EI) immunomédiés (IM) et non immunomédiés des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (IPCI) ou « inhibiteurs d’immune check point » ciblant la protéine « Programmed-cell Death » (PD)-1 ou son ligand PD-(L)1 chez des patients présentant un cancer du poumon à partir des données disponibles dans la littérature.
Méthodes |
Nous avons effectué une revue systématique et une méta-analyse des essais cliniques randomisés (ECR) de phase III évaluant les IPCI ciblant le PD-(L)1 chez des patients atteints de cancer du poumon, publiés jusqu’au 12 janvier 2021. Nous avons extrait les données de chacun des essais afin d’estimer l’Odds Ratio (OR) des EI rhumatologiques IM et non IM classés dans les données de sécurité des ECR. Des analyses de sensibilité (par IPCI, groupe de traitement et type histologique) ont été réalisées.
Résultats |
Dix-huit ECR remplissaient les critères d’inclusion (n=12 172 patients). L’OR (IC 95 %) des EI rhumatologiques IM dans les groupes IPCI comparés aux groupes témoins (placebo ou chimiothérapie) était de 2,20 (0,85–5,72). Parmi les EI rhumatologiques non IM, les rachialgies modérées et sévères (grade ≥3) étaient significativement plus fréquentes sous IPCI que chez les témoins (2,01 [1,09–3,73] et 2,90 [1,18–7,08] respectivement). La fréquence globale de des arthralgies était similaire dans les deux groupes ; les analyses de sensibilité des ECR évaluant les IPCI combinés à la chimiothérapie ont montré une association significative avec les arthralgies (1,55 [1,15–2,10]). De même, la fréquence des myalgies était significativement plus faible dans les ECR évaluant les IPCI seuls par comparaison avec la chimiothérapie (0,32 [0,24–0,42]). Les douleurs musculaires n’étaient pas plus fréquentes sous IPCI.
Conclusions |
Les EI rhumatologiques IM sont plus fréquents mais de façon non significative dans les ECR évaluant les inhibiteurs de PD-(L)1, ce qui ne reflète probablement pas leur incidence réelle, suggérant que ces EI sont probablement sous-rapportés ou mal classifiés. Les rachialgies, quelle que soit leur sévérité, sont significativement associées aux IPCI anti-PD-(L)1, tandis que les arthralgies ne sont associées aux IPCI que lorsqu’ils sont ajoutés à une chimiothérapie conventionnelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Arthralgie, Effets indésirables rhumatologiques, Cancer du poumon, Effets indésirables immunomédiés, Méta-analyse, Inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, Essais cliniques randomisés
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article mais la référence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. |
Vol 89 - N° 5
P. 447-457 - octobre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?