Préservation d’organe dans la prise en charge des cancers de l’oropharynx : quels arguments en faveur de la radiothérapie ? - 14/09/22
Organ preservation in oropharyngeal cancers treatment: What arguments for radiotherapy?
Résumé |
La prise en charge du cancer de l’oropharynx dépend de plusieurs facteurs. Chirurgie ou radiothérapie d’emblée peuvent être envisagées. Si le patient est opérable, le choix dépend de l’extension de la maladie, des facteurs favorisants et des résultats fonctionnels attendus. En ce qui concerne l’efficacité carcinologique, la chirurgie et la radiothérapie sont équivalents pour les cancers induits par les papillomas virus humains (HPV). Pour les cancers induits par les HPV de stades précoces, un traitement unimodal doit être privilégié. Pour les cancers non induits par les HPV, les résultats d’études rétrospectives et observationnelles sont en faveur de la chirurgie. Néanmoins, les biais de reclassement, l’applicabilité des scores de propension doit faire relativiser la validité des études montrant la supériorité ou l’infériorité des études observationnelles et/ou rétrospectives. Enfin, la comparabilité des tumeurs et des patients reste le principal écueil dans la validité de ces résultats. Conclure à une supériorité de la chirurgie dans les cancers de l’oropharynx non induits par les HPV est prématuré. La toxicité devient dès lors un critère de choix pour le traitement. La prise en charge unimodale par chirurgie permet une toxicité limitée pour les stades précoces. La chirurgie impacte moins la salivation. La radiothérapie est plutôt moins délétère pour la déglutition pour les stades précoces. Pour les stades avancés des tumeurs induites par les HPV, la non-supériorité de la chirurgie doit faire choisir la chimioradiothérapie. Dans la prise en charge des cancers de l’oropharynx, l’intérêt éventuel de la chirurgie pour les cancers oropharynx non induits par les HPV doit être confirmé par des études randomisées. Pour les stades précoces avec traitement unimodal, la prise en charge pourrait faire l’objet d’une décision médicale partagée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Management of oropharyngeal cancer depends on several factors. Immediate surgery or radiotherapy may be considered. If the patient is operable, the choice depends on the extent of the disease, the contributing factors, and the expected functional results. For HPV-positive cancers, studies show comparable efficacy between surgery and radiotherapy. For early-stage cancers, unimodal treatment should be preferred. For HPV-negative cancers, the results of retrospective and observational studies are in favor of surgery. These studies have some limitations. In observational and/or retrospective studies, reclassification biases and the applicability of propensity scores weaken the validity of studies showing differences in management. Tumor and patient comparability are others majors interpretation biases. It is precipitate to conclude that surgery is superior for HPV-negative oropharyngeal cancers. Toxicity, therefore, becomes a criterion of choice for treatment. Unimodal management by surgery allows limited toxicity for the early stages. Surgery has less impact on salivation. Radiotherapy is rather less deleterious for swallowing in the early stages. For the advanced stages of HPV-induced tumors, the non-superiority of surgery should lead to the choice of radiochemotherapy. For oropharyngeal cancers, the possible benefit of surgery in HPV-negative oropharyngeal cancers must be confirmed in randomized studies. For the early stages of oropharyngeal cancer with unimodal treatment, management could be decided by shared decision making.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Radiothérapie, Cancer de l’oropharynx, Chirurgie transorale, HPV, Préservation d’organe
Keywords : Radiotherapy, Oropharyngeal cancer, Transoral surgery, HPV, Organ preservation
Plan
Vol 26 - N° 6-7
P. 760-765 - octobre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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