Dans les pays occidentaux, la dénutrition de l'enfant concerne en premier lieu l'enfant hospitalisé. Dix à quinze pour cent d'entre eux sont concernés. La dénutrition aggrave le pronostic des maladies de l'enfant, allonge la durée d'hospitalisation avec un impact en termes d'économie de santé. Les enfants souffrant de maladies chroniques et les plus jeunes d'entre eux (< 4 ans) sont particulièrement exposés. Le point de départ d'une démarche diagnostique rigoureuse est la mesure du poids et de la taille dans de bonnes conditions. Les recommandations de la Haute Autorité de santé de 2019 fixent la démarche diagnostique. Une dénutrition modérée (codage E44) nécessite l'association d'au moins un signe phénotypique (perte de plus de 5 % de poids en 1 mois ou 10 % en 6 mois, indice de masse corporel [IMC] < International Obesity Task Force [IOTF] 18,5 ; cassure de croissance pondérale de plus de deux couloirs, retentissement fonctionnel) et un signe étiologique (diminution des apports et/ou augmentation des besoins protéinoénergétiques, malabsorption/maldigestion). Lorsque les signes phénotypiques sont plus marqués (perte de de plus de 10 % de poids en 1 mois et de plus de 15 % en 6 mois, IMC inférieur à IOTF 17, cassure de croissance pondérale de plus de trois couloirs, cassure de croissance staturale), on parle d'une dénutrition sévère (codage E43). Reconnaître la dénutrition impose d'établir une stratégie thérapeutique nutritionnelle pour améliorer le pronostic global de l'affection que présente un enfant. Il reste à étudier l'impact des nouvelles recommandations sur le pronostic des maladies de l'enfant ainsi que sur les modalités de recours à une nutrition thérapeutique spécifique de l'enfant (enrichissement de l'alimentation, compléments nutritionnels oraux, nutrition entérale ou parentérale) et son effet sur la santé de l'enfant.