Le vieillissement rénal présente plusieurs similitudes avec la MRC. La confusion concerne surtout les stades précoces de la maladie. Dans un travail antérieur, on a développé une formule baptisée CKD-âge basée sur un DFG prédit à partir de l’âge du patient et de certains paramètres biologiques (urée, hémoglobine et phosphate). Notre formule s’est montrée plus performante que la formule HUGE dans la détection de l’IRC surtout aux stades précoces.

Résultats de la validation externe de la formule CKD-âge et comparaison avec ceux de la formule HUGE.

Collecte des données cliniques et biologiques de sujets âgés suivis ou suspectés d’avoir une IRC (2 bilans à 3 mois) via un formulaire mis à la disposition de néphrologues. La formule BIS1 a été utilisée. D=DFG prédit – DFG (BIS1) (D<0=IRC).

Au total, 506 sujets dont 259 femmes. Moyenne d’âge : 73,6±6,7 ans. 28,9 % des sujets sont suivis pour une MRC. Selon la formule HUGE, 49,2 % de la population est atteinte d’une IRC contre 53,02 % par CKD-âge. La concordance des résultats des deux formules concernait 280 sujets (143 IRC et 137 sans IRC). La formule HUGE a classé 5 patients sans IRC malgré un DFG<30mL/mn et 14 autres en IRC malgré un DFG>60mL/mn. Entre 15 et 60ml/mn et au seuil de 45mL/mn, la formule HUGE a présenté une AUC : 0,643 (sensibilité à 83,80 %, spécificité à 45,00 %). Notre formule a présenté une AUC 0,978 (sensibilité 89,64 %, spécificité à 97,21 %) (Fig. 1).

Avoir la possibilité de différencier la vieillesse de la maladie rénale permet de limiter la surestimation de la prévalence de la MRC chez la population âgée et d’éviter une surmédicalisation inutile. La formule CKD-âge semble répondre à cette problématique.