L'indication de la photoprotection par les photoprotecteurs externes est posée dans les hyperpigmentations, en particulier le chloasma induit par l'état gravidique. L'objectif de ce travail était d'évaluer la fréquence de l'utilisation des photoprotecteurs externes dans une population de femmes enceintes et de corréler cette utilisation à l'existence ou non d'un mélasma.

Quatre cent quinze femmes enceintes ont été interrogées à l'aide d'un questionnaire standardisé sur la présence de troubles pigmentaires du visage et sur l'utilisation de photoprotecteurs externes. L'étude a eu lieu à Casablanca, Maroc, dans deux maternités publiques et deux centres gynécologiques privés, durant la période d'avril 1999 à juillet 1999, lors de consultations prénatales.

La moyenne d'âge des 415 femmes enceintes était de 29 ± 6 ans. Cent cinquante et une femmes (37 p. 100) avaient un mélasma et 72 (17 p. 100) utilisaient un photoprotecteur externe lors de leur inclusion dans l'étude. Les femmes qui avaient un mélasma utilisaient un photoprotecteur externe dans 18,8 p. 100 des cas et celles sans mélasma dans 16,6 p. 100. Les utilisatrices de photoprotecteurs externes se distinguaient des non-utilisatrices par leur niveau d'instruction plus élevé, leur statut professionnel de femmes actives, leur consultation dans un centre du secteur privé et leur origine géographique urbaine.

Cette étude a montré une très faible utilisation des photoprotecteurs externes chez les femmes enceintes dans notre contexte. La présence de mélasma ne représentait pas un motif d'utilisation des photoprotecteurs externes. En revanche, l'accès à l'information médicale, et en particulier sur la photoprotection, et la possibilité économique d'avoir le produit contribuaient de façon très large à l'utilisation des photoprotecteurs externes. Par ailleurs, l'absence d'étude montrant que les photoprotecteurs externes peuvent prévenir l'apparition du mélasma au cours de la grossesse chez les femmes de phototype III ou IV rend la prescription de ces produits encore empirique chez les femmes enceintes.

Photoprotection with sunscreens is recommended in hyperpigmentation, particularly in pregnancy-related form. The aim of this study was to evaluate the use of sunscreens in pregnant women and to determine whether melasma was correlated to sunscreen use.

Four hundred and fifteen pregnant women were surveyed by a standardized questionaire on the presence of melasma and their use of sunscreens. The study took place in Casablanca, Morocco, in two public maternity hospitals and two private gynaecologic centres, from April 1999 to July 1999, during antenatal consultations.

The mean age of the 415 pregnant women was 29 ± 6 years. One hundred and fifty-one women (37 p. 100) had a melasma and 72 (17 p. 100) used a sunscreen at their inclusion in the study. Women with melasma used sunscreens in 18.8 p. 100 and the others in 16.6 p. 100. Users of sunscreens differed from non-users in their higher level of instruction, professional activity, presentation in private practice and of urban origin.

This study showed a low incidence of sunscreen use in our population of pregnant women. Melasma wasn't a reason for using sunscreens. However, access to medical information, especially to photoprotection advice, and the financial possibility of buying the product led to larger use of sunscreens. Up to now no study has confirmed that sunscreens can prevent melasma in dark phototype women with pregnancy. It would therefore be difficult to recommend them to pregnant women.