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Eruptions eczématiformes chroniques du sujet âgé - 29/04/08

Doi : AD-01-2002-129-1-0151-9638-101019-ART4 

C. Morin [1],

P. Joly [1],

P. Courville [2],

P. Young [1],

C. Richard [1],

X. Balguerie [1],

P. Lauret [1]

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Introduction

Les éruptions eczématiformes du sujet âgé représentent un motif de consultation relativement fréquent, motivant parfois des hospitalisations itératives. Leur diagnostic étiologique est souvent difficile ce qui explique la fréquence des rechutes. Les buts de cette étude ont été : 1) de préciser les caractéristiques cliniques histologiques et évolutives des éruptions eczématiformes du sujet âgé et 2) d'en dégager les principales étiologies.

Malades et méthodes

Les critères d'inclusion dans cette étude rétrospective, ont été : 1) malades âgés de plus de 65 ans au moment du diagnostic, 2) ayant une éruption eczématiforme étendue (> 20 p. 100 surface corporelle), 3) début depuis au moins 1 mois. Ont été exclus les eczémas sur dermite de stase des membres inférieurs et les eczémas de contact secondairement généralisés. Quatre-vingt trois malades suivis entre janvier 1990 et janvier 1999 ont été inclus. Pour chaque malade, les caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques et évolutives ont été analysées.

Résultats

L'âge moyen des malades était de 77 ± 8 ans et le sex ratio homme/femme de 2,4. Les malades recevaient en moyenne 4,0 ± 2,6 médicaments/malade, consistant surtout en des médicaments cardio-vasculaires et des psychotropes. L'éruption cutanée évoluait depuis en moyenne 12,5 mois (1 à 48 mois) avant le diagnostic. Elle était prurigineuse dans 92 p. 100 des cas. Des rechutes ont été fréquemment observées : 68 p. 100 des cas. Un diagnostic étiologique précis a pu être retenu chez 48 malades (58 p. 100). Il s'agissait d'eczémas de contact secondairement disséminés (n = 19), d'hématodermies (n = 10), d'eczémas atopiques (n = 7), de scabioses (n = 6), de pemphigoïdes (n = 6). Aucun diagnostic étiologique n'a pu être retenu chez les 35 autres malades (42 p. 100). La comparaison des caractéristiques des 2 groupes de malades montrait une surconsommation médicamenteuse (p = 0,024), une prédominance de l'éruption en zone photoexposée (p = 0,004) et une plus grande fréquence d'images histologiques de nécroses kératinocytaires (p = 0,0072) chez les malades ayant une éruption eczématiforme sans étiologie trouvée.

Discussion

Ces constatations suggèrent la responsabilité éventuelle des prises médicamenteuses dans la survenue de certaines éruptions eczématiformes étendues et chroniques du sujet âgé. Cependant les délais d'imputabilité des différents médicaments en cause étaient souvent beaucoup plus longs que ceux habituellement admis pour les toxidermies et l'arrêt d'un ou plusieurs des médicaments potentiellement imputables n'a que rarement entraîné une amélioration spectaculaire des lésions cutanées. Une étude cas-témoins est actuellement en cours afin de préciser cette hypothèse.

Chronic eczematiform eruption in the elderly.

Introduction

Eczematiform eruptions in the elderly represent a relatively frequent motive for consultation and may lead to repeated hospitalization. Their etiologic diagnosis is often difficult and explains the frequent relapses. The frequent relapses can be explained by the difficulty in determining their etiologic diagnosis. The aims of this study were: 1) to specify the evolving characteristics of these eruptions in elderly patients and 2) determine their etiology.

Patients and methods

The inclusion criteria in this retrospective study were: patients aged over 65 at the time of diagnosis, presenting with extensive eczematiform eruption (> 20 p. 100 of body surface) and lasting for more than one month. Eczema on stasis dermatitis of the lower limbs and generalized contact eczema were excluded. Eighty-three patients followed between January 1990 and January 1999 were included. The clinical, biological, histological and evolving characteristics were analyzed.

Results

Mean age of patients was 77 ± 8 years and the male female sex ratio was 2.4. Patients received a mean of 4.0 ± 2.6 drugs/patient, consisting essentially of cardiovascular and psychotropic agents. The cutaneous eruption had evolved a mean of 12.5 months (1 to 48 months) before diagnosis. Eczema was pruriginous in 92 p. 100 of cases. Frequent relapses were observed in 68 p. 100 of cases. Precise etiologic diagnosis was retained in 48 patients (58 p. 100). This was disseminated contact eczema (n = 19), lymphoma cutis (n = 10), atopic eczema (n = 7), scabies acariasis (n = 6) and pemphigoid (n = 6). No etiologic diagnosis was retained in the remaining 35 patients (42 p. 100). Comparison of the characteristics in the 2 groups showed excessive consummation of medicinal products (p = 0.024), predominant eruption of sun-exposed areas (p = 0.004) and a greater frequency of histological images of keratinocyte necrosis (p = 0.0072) in patients presenting eczematiform eruptions of unknown etiology.

Discussion

These observations suggest the eventual responsibility of medicinal products in the occurrence of certain extensive and chronic eczematiform eruptions in the elderly. However, the delays of imputability of various causal drugs were often longer than those currently admitted for toxidermia, and the withdrawal of potentially imputable agents rarely led to spectacular improvement in the lesions. A case test report is in progress to specify this hypothesis.


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