Au Maroc, la leishmaniose cutanée est une infection à déclaration obligatoire. Ainsi, l'objectif de cette étude est de décrire, suite à une étude rétrospective descriptive, le profil épidémiologique de la leishmaniose cutanée à la région Nord du Maroc durant la période 2009-2018, ainsi que l'identification de son vecteur via une enquête entomologique.

Les données ont été collectées à partir des dossiers d'enquête autour des cas déclarés de leishmaniose cutanée et à partir des fiches d'examens des laboratoires de parasitologie. Une enquête entomologique a été effectuée afin d'identifier le vecteur. L'analyse des données a été réalisée par Epi-info et SPSS.

Nos résultats montrent la déclaration de 1376 cas. En effet, 63,9 % des cas étaient originaires de la province d'Ouezzane. La forte incidence était de 5,8 cas/100 000 habitants en 2009. L’âge médian était de 14 [6 ; 34] ans et le sexe ratio de 0,7. La majorité des cas étaient déclarés dans le milieu rural (81,1 %). Le nombre d'habitants par ménage était de 5 [4 ; 7]. Le diagnostic de leishmaniose cutanée était réalisé par l'examen des frottis cutanés (99 %). Le nombre des lésions était inférieur à 5 (99,7 %) avec une taille inférieure à 4 cm (74,5 %) localisées sur le visage et le cou (74,3 %). Presque la moitié (59 %) des cas avaient des chiens en maisons et 81,2 % en localités de résidence. En outre, 64,2 % des maisons enquêtées présentaient des terriers de rongeurs. L'enquête entomologique a pu montrer la présence de deux genres du vecteur à savoir Phlébotomus et Sergentomyia.

Afin d’éliminer la leishmaniose cutanée au Maroc, le renforcement de la lutte contre le vecteur est indispensable en prenant en considération les facteurs environnementaux. Ainsi, une modélisation de l'association des facteurs climatiques et écologie du vecteur avec l'incidence des cas est recommandée.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.