Le goitre existe au Mali avec peu de données sur le sujet. Une stratégie de prévention du goitre au Mali est l'iodation du sel de cuisine. La présente étude avait pour objectif de déterminer la prévalence du goitre, d’évaluer les connaissances des femmes en âge de procréer sur le goitre et d’évaluer l'iodation du sel consommé par les ménages de l'aire de santé de Kérouané.

Une étude transversale par sondage en grappe à deux degrés sur 250 femmes en âge de procréer a été réalisée de février à novembre 2017 à Kérouané dans la région de Koulikoro. Les données collectées ont été analysées avec le logiciel SPSS 22.0. Le test de khi-Deux de Pearson et le test exact de Fisher avec un seuil de signification de 0,05 ont été utilisés. Le test d'iode avec un MBI kits international et l'examen du cou ont été réalisés. Les aspects éthiques ont été pris en compte.

La prévalence du goitre était de 10,4 % avec la classe G1a qui était la plus représentée avec 42 %. Dans les ménages 66,4 % du sel de cuisine était convenablement iodé. Les femmes n'avaient aucune idée sur les causes, les conséquences et la prévention du goitre avec respectivement 84,8 %, 64,7 % et 98,8 %. Pour 7,6 % des femmes le goitre était contagieux et pour cela elles auraient refusé d'approcher une personne atteinte de goitre.

En 2013, selon l'enquête démographique et de santé, 94,2 % des sels dans les ménages étaient convenablement iodé contrairement à notre étude qui a permis d'augmenter la base de données sur le goitre au Mali. Les résultats de l’étude permettront une adaptation des programmes de prévention contre la carence en iode à travers le renforcement de l'information et de la qualité du sel iodé consommé par les ménages.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.