Malgré la récurrence des poux de tête dans le milieu scolaire, les déterminants de l'infestation au Canada sont peu connus.

L’étude a été réalisée à Montréal (Québec) entre l'hiver 2013 et l’été 2014. Avec le consentement des directeurs de cinq écoles et des parents, des données cliniques et sociodémographiques ont été obtenues auprès de 427 écoliers âgés de 6 à 11 ans du niveau primaire. L'indice de défavorisation de Pampalon a été utilisé pour mesurer le niveau socioéconomique des familles. Des spécimens prélevés sur la tête des enfants infestés ont été analysés pour identifier les marqueurs kdr (« Knockdown resistance ») de résistance aux pyréthrines.

La prévalence de l'infestation (poux ou lentes viables) chez la population étudiée a été de 2,8 %. Les antécédents d'infestation ont été plus importants chez les filles que chez les garçons (Rapport des cotes –RC-2,9 ; IC 95 % 1,5-5,9) et chez les enfants fréquentant une école publique versus privée (RC 2,0 ; IC 95 % 1,1-3,6). Le risque de présenter un prurit du cuir chevelu était plus élevé chez les enfants issus de familles défavorisées que chez ceux issus de familles mieux nanties (défavorisation matérielle : RC 5,9 ; IC 95 % 3,1-11,4 ; défavorisation sociale : RC 2,7 ; IC 95 % 1,8-4,0). Le pourcentage de refus à l’étude a été plus important chez les enfants issus des ménages privilégiés que des défavorisés (respectivement, 54,5 % versus 31,3 % p bilatéral<0,001, Test X²). Les 120 spécimens de poux prélevés présentaient les trois mutations kdr (M815I, L929F et T917I).

Nos résultats soulignent des facteurs de risque associés à l'infestation. La présence totale de marqueurs kdr corrobore les résultats rapportés par d'autres études menées en Amérique du Nord. La participation faible des enfants de familles favorisées a surestimé le risque chez les enfants défavorisés, elle témoigne aussi les réactions négatives et les fausses croyances associées à l'infestation.

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.