Impact du chikungunya sur le risque cardiovasculaire d'une population de diabétiques - 02/08/22
Résumé |
Contexte |
Le chikungunya peut être grave chez le patient diabétique de type 2. De plus, le chikungunya à sa phase aiguë peut déséquilibrer la glycémie et compliquer le diabète. Par contre, les conséquences de l'infection sur le risque cardiovasculaire du diabétique restent méconnues. Nos objectifs étaient d'estimer l’évolution du risque cardiovasculaire et les évènements cardiovasculaires incidents chez des sujets diabétiques exposés au chikungunya.
Méthodes |
Une cohorte historique en population de sujets diabétiques évalués avant (1999-2000) et après (2006-2009) une épidémie de chikungunya survenue en 2005-2006 a été utilisée. Les participants, définis comme diabétiques à l'inclusion par les critères de l’« American Diabetic Association », ont été classés à haut risque ou à risque intermédiaire cardiovasculaire selon la présence ou non d'antécédents cardiovasculaires à l'inclusion. Les sujets sans statut infectieux précisé ont été exclus. Les risques relatifs ajustés (RRa) associés à l'exposition déclarée ou confirmée au chikungunya ont été estimés dans des modèles de Poisson pour issue binaire ajustés sur l'âge, le sexe, l'indice de masse corporelle, le tabagisme, l'hémoglobine glyquée et stratifiés sur l'année d‘évaluation.
Résultats |
Parmi 380 sujets préalablement diabétiques, 371 ont été classés selon l’évolution de leur risque cardiovasculaire, dont 173 avaient déclaré ou confirmé sérologiquement un chikungunya. Chez les sujets à haut risque évalués en 2006-2007, le chikungunya majorait le risque d'infarctus du myocarde et/ou d'accident vasculaire cérébral (RRa 5,36 ; p=0,022), de ces évènements et/ou d'un angor et/ou d'une artériopathie des membres inférieurs (RRa 3,63 ; p=0,003). Enfin, chez les sujets à risque intermédiaire évalués en 2006-2007, il était associé à une progression du risque cardiovasculaire (RRa 1,78 ; p<0,001) reclassant 52 % des sujets infectés dans le haut risque cardiovasculaire.
Discussion/Conclusion |
Notre cohorte en population suggère que le chikungunya, cause d'inflammation chronique et de sédentarité, peut faire rapidement progresser le risque cardiovasculaire des diabétiques dans les mois qui suivent l'infection.
Déclaration de liens d'intérêts |
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 70 - N° S3
P. S212-S213 - août 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.