218 - Utilisation et mésusage des opiacés faibles : étude de cohorte répétée entre 2012 et 2018 en France - 02/08/22
Résumé |
Contexte |
L'utilisation problématique des opioïdes est une préoccupation mondiale à l'origine d'une augmentation massive des cas de troubles de l'usage et de décès. Bien que tous les opioïdes aient le même potentiel de mésusage, ceux impliquant les opiacés faibles ont été peu évalués. L'objectif de cette étude était de décrire l'utilisation en première intention et le mésusage potentiel des opiacés faibles à partir des bases de données médico-administratives françaises.
Méthodes |
Des cohortes d'utilisateurs incidents d'opiacés faibles ont été constituées annuellement entre 2012 et 2017. L’évolution des fréquences d'utilisation en première intention et de mésusage des opiacés faibles a été décrite au cours de la période d’étude. Les indicateurs de mésusage incluaient principalement l'utilisation d'opiacés faibles dans un contexte de contre-indication (par exemple, asthme sévère ou insuffisance respiratoire).
Résultats |
Le tramadol et la codéine étaient les opiacés faibles les plus fréquemment prescrits en première intention (autour de 30 %). Les proportions d'utilisation en première intention d'opium et de dihydrocodéine atteignaient 25 % en 2017, après une augmentation d'un peu moins de 10 % pour l'opium et de près de 30 % pour la dihydrocodéine. La fréquence de mésusage était stable pour le tramadol, la codéine et l'opium (2-3 %). Elle était plus importante chez les utilisateurs de dihydrocodéine, variant de 5 % à 7 % au cours de la période. L'utilisation d'opiacés faibles dans un contexte d'asthme ou d'insuffisance respiratoire et l'utilisation concomitante de plusieurs opioïdes étaient les situations de mésusage les plus fréquentes.
Discussion/Conclusion |
Cette étude fournit une image globale de l'utilisation et du mésusage des opiacés faibles en France. À l'exception de la dihydrocodéine, l'utilisation en première intention et le mésusage des opiacés faibles sont stables. Les opiacés faibles sont largement utilisés et bien que leur mésusage soit faible, il implique des situations évitables, soulignant ainsi la nécessité de poursuivre la sensibilisation à l'usage des opioïdes.
Déclaration de liens d'intérêts |
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 70 - N° S3
P. S197-S198 - août 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.