Le nombre d’enfants adoptés en France ou à l’international diminue depuis 2004, avec des enfants caractérisés par un âge plus élevé, des fratries, un vécu de ruptures plus nombreuses et des pathologies physiques, développementales, comportementales et/ou psychologiques nécessitant des soins plus ou moins durables, qui préoccupent les parents adoptants. Les médecins peuvent être sollicités en préadoption sur un dossier d’enfant ou pour des conseils de pédiatrie générale. Ils peuvent aussi évaluer cliniquement et par des examens complémentaires un enfant récemment arrivé. Ils sont également interrogés par des parents dont l’enfant adopté présente des troubles somatiques et/ou psychosociaux pendant ou après la période de transition, et en particulier lors des questionnements identitaires de l’adolescence. Cet article a pour but de donner des moyens de compréhension et de prise en charge des situations de consultations d’enfant adopté que le praticien peut rencontrer. Les pathologies le plus fréquemment observées à l’arrivée sont des infections intestinales et cutanées, des malnutritions et des troubles psychocomportementaux. Certaines infections et intoxications potentiellement graves et rares sont dépistées systématiquement (tuberculose, hépatites virales, syphilis, virus de l’immunodéficience humaine, etc.) ou selon les facteurs d’exposition au risque (paludisme, alcoolisation fœtale, saturnisme, etc.). Une évaluation de l’immunité vaccinale et un rattrapage éventuel sont nécessaires précocement. Au cours du suivi, les motifs fréquents de consultation sont la dynamique de croissance, l’incertitude de l’âge, des troubles développementaux (motricité, langage, sommeil et/ou alimentation), des troubles psychoaffectifs et de l’attachement et la puberté avancée. La connaissance des problématiques actuelles de l’adoption est nécessaire et permet d’éviter d’attribuer n’importe quel symptôme à l’adoption. Il existe des consultations d’adoption multidisciplinaires (pédiatres, pédopsychiatres, psychologue en lien avec un réseau de spécialistes) dans la plupart des régions de France et des pays d’adoption qui sont des centres de référence pour répondre aux situations complexes.