La réaction du greffon contre l'hôte est une complication fréquente et grave des greffes de moelle osseuse allogénique. Les immunosuppresseurs constituent le traitement classique. Depuis peu d'années, la photochimiothérapie extracorporelle est utilisée en cas de résistance ou dépendance de la réaction du greffon contre l'hôte aux immunosuppresseurs. Nous présentons les résultats d'un traitement par photochimiothérapie extracorporelle chez trois enfants atteints de réaction du greffon contre l'hôte résistant aux immunosuppresseurs.

Trois enfants atteints d'une réaction du greffon contre l'hôte après greffe allogénique de moelle (1 forme lichénienne, 2 formes sclérodermiformes) ont été traités respectivement par 18, 30 et 46 séances de photochimiothérapie extracorporelle. Parallèlement, les traitements immunosuppresseurs ont été arrêtés (pour la ciclosporine) ou fortement diminués (pour la corticothérapie).

Un très bon résultat sur les lésions cutanées et sur les anomalies biologiques a été observé après quelques séances seulement. En revanche, le traitement n'a eu aucun effet sur les lésions de lichen muqueux. Aucun effet secondaire grave n'a été observé.

Comme dans les cas rapportés dans la littérature, la photochimiothérapie extracorporelle a été très efficace sur les lésions cutanées (surtout sur les formes lichéniennes) et sur les atteintes viscérales. Dans tous les cas, les immunosuppresseurs ont pu être fortement diminués. Aucun effet secondaire grave n'a été rapporté. En cas de réaction du greffon contre l'hôte, la photochimiothérapie extracorporelle est une alternative aux traitements immunosuppresseurs lorsque ceux-ci s'avèrent inefficaces.

Graft versus host reaction is a life-threatening complication of allogenic bone marrow transplantation. Extracorporeal photopheresis has been used for some years in the treatment of graft versus host reaction. We report on three children treated with extracorporeal photopheresis for a graft versus host reaction resistant to immunosuppresive drugs.

Three children with a graft versus host reaction were submitted to 18, 30 and 46 extracorporeal photopheresis courses respectively. In the same time, the other immunosuppressive treatments were tapered or definitively stopped (ciclosporin).

A dramatic improvement of cutaneous status and biological data was observed after the first courses. However, the extracorporeal photopheresis treatment did not improve the mucous lesions. No serious adverse effect was encountered.

As published elsewhere, extracorporeal photopheresis was effective on the graft versus host reaction lichenoid cutaneous lesions and in case of visceral involvement. In all of our cases, the immunosuppressive drug could have been tapered. No adverse event was observed. Thus, extracorporeal photopheresis should be indicated in case of resistance to immunosuppressive drugs.