Syndrome d'activation macrophagique et mélanome métastatique : 3 cas - 28/04/08
N. Cordel [1],
C. Le Corvaisier-Piéto [1],
P. Young [1],
B. Lenormand [2],
Ph. Courville [3],
J.-C. Soubrane [1],
P. Joly [1],
Ph. Lauret [1]
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Introduction |
Le syndrome d'activation macrophagique a été initialement décrit au cours d'infections virales chez des malades immunodéprimés. Parmi les étiologies néoplasiques de ce syndrome, les hémopathies lymphoïdes ont plus fréquemment été décrites que les tumeurs solides. Nous rapportons trois observations princeps de syndrome d'activation macrophagique survenu chez des malades atteints de mélanome métastatique.
Observations |
Deux hommes âgés de 32 et 40 ans atteints de mélanome avec métastases hépatiques et une femme de 62 ans ayant un mélanome polymétastatique en échappement thérapeutique ont eu une altération brutale de l'état général associée à une fièvre à 39 - 40° et à des anomalies biologiques multiples (cytolyse hépatique, polynucléose neutrophile, thrombopénie et hypertriglycéridémie majeure). L'évolution a été rapidement fatale malgré un traitement associant corticothérapie par voie intraveineuse et/ou chimiothérapie. Pour les deux premiers malades, le diagnostic de syndrome d'activation macrophagique a été retardé car les signes cliniques et biologiques de ce syndrome pouvaient être en partie rapportés au mélanome métastatique. Pour la troisième malade, l'expérience antérieure nous a permis de faire un diagnostic plus précoce.
Commentaires |
L'hypertriglycéridémie précoce et présente dans 60 p. 100 des cas de syndrome d'activation macrophagique semble être un bon signe d'orientation qui doit inciter à la réalisation d'un myélogramme. La recherche d'une étiologie infectieuse doit être systématique, car elle est impliquée dans la survenue de plus de la moitié des cas de syndrome d'activation macrophagique quel que soit le terrain sous-jacent (néoplasie, maladie auto-immune etc.). La physiopathologie des syndromes d'activation macrophagique survenant chez des malades atteints de cancers métastatiques reste mal connue. Le traitement est mal codifié et repose théoriquement sur l'association d'un traitement étiologique et d'un traitement par corticoïdes par voie générale et/ou immunosuppresseurs. Le pronostic des syndromes d'activation macrophagique reste très réservé en particulier lorsqu'ils s'associent à une néoplasie puisque leur taux de mortalité est alors compris entre 40 et 60 p. 100.
Hemophagocytic syndrome and metastatic melanoma: 3 cases. |
Background |
Macrophage activation syndrome was initially described during viral infections in immunocompromised patients. Since the original report, many diseases have been found to be associated with macrophage activation syndrome. Lymphoproliferative disorders have been more frequently reported to be associated with macrophage activation syndrome than solid tumors. We herein report three cases of macrophage activation syndrome in patients with metastatic malignant melanoma.
Case-reports |
Two young 32 and 40 year-old men with a liver metastatic malignant melanoma and a 62 year-old woman with a polymetastatic malignant melanoma presented a sudden deterioration of general health with hyperthermia and biological abnormalities: liver cytolysis, leucocytosis, thrombocytopenia, hypertriglyceridaemia. A fatal clinical outcome occurred rapidly despite corticotherapy and/or chemotherapy. For the first two patients the macrophage activation syndrome diagnosis was delayed because of the similarities of macrophage activation syndrome and metastatic malignant melanoma symptoms.
Discussion |
The diagnosis of macrophage activation syndrome in patients with metastatic malignant melanoma may be difficult because of the similarities between clinical features of macrophage activation syndrome and those of metastatic malignant melanoma. Hypertriglyceridaemia is present in 60 p. 100 of macrophage activation syndrome and should lead to process a bone marrow aspirate. The search for a triggering infection should be systematically carry out because it is implicated in more than half of macrophage activation syndrome whatever the associated disease may be: neoplasia, autoimmune disease... The pathogenesis of macrophage activation syndromes occurring in patients with metastatic cancer remains unexplained. Treatment of macrophage activation syndrome is not unanimously established and usually consists in the treatment of the associated condition as well as a corticosteroid and/or an immunosuppressive treatment regimens. Prognosis of macrophage activation syndrome is usually poor especially when it is associated with a neoplasia since a fatal outcome occurs in 40 to 60 p. 100 of cases.
Plan
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Vol 127 - N° 12
P. 1077 - décembre 2000 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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