Suspicion d'infection bronchique et pulmonaire aiguë chez l'immunocompétent (en dehors de la Covid-19) - 12/07/22
Résumé |
L'infection respiratoire basse est définie comme une maladie infectieuse des voies aériennes sous-glottiques. La pneumonie aiguë en constitue le principal cadre nosologique. Son incidence annuelle est estimée à cinq cas pour 1000 habitants en France. Il s'agit de la première cause de décès par maladie infectieuse en France. Si les bactéries constituent le premier groupe de pathogènes, les virus respiratoires sont documentés dans les voies aériennes chez un tiers à la moitié des patients. L'épidémiologie bactérienne varie avec le terrain et la gravité. Le pneumocoque est toujours la bactérie prédominante. Pseudomonas aeruginosa est à considérer en cas de maladie structurelle du poumon. La suspicion clinique de pneumonie repose habituellement sur l'association de signes généraux d'infection et de signes respiratoires. En dehors des cas strictement ambulatoires, l'imagerie thoracique est nécessaire au diagnostic positif. Le scanner bénéficie d'un intérêt croissant, en particulier en situation de discordance clinicoradiologique. L'échographie thoracique, en complément de l'auscultation et de la radiographie thoracique, est utile au diagnostic positif et surtout au suivi évolutif sous traitement. L'enquête microbiologique est conditionnée par la gravité. L'obtention d'un crachat pour examen cytobactériologique est conseillée chez le patient hospitalisé. La polymerase chain reaction (PCR) multiplex est désormais l'outil de référence pour la recherche de virus respiratoire. L'évaluation de la gravité au cours de la prise en charge initiale de la pneumonie est primordiale. Elle permet de déterminer le site de prise en charge adapté, dans une optique de gestion raisonnée des ressources. Cette étape est très importante car elle est un déterminant du pronostic. Des scores dédiés et des modèles de prédiction ont été développés pour aider le clinicien dans ces décisions d'hospitalisation et d'admission en réanimation. Au cours de la pneumonie, l'antibiothérapie initiale est probabiliste et son choix tient compte de la gravité du patient, d'une part, et de la connaissance de l'épidémiologie bactérienne, d'autre part. La précocité de l'antibiothérapie est un facteur pronostique, a fortiori en cas de pneumonie grave. En ambulatoire, l'antibiothérapie est débutée dès le diagnostic suspecté. À l'hôpital, l'antibiothérapie doit être débutée dans les heures suivant l'admission, la réalisation d'investigations diagnostiques ne devant pas retarder son initiation. En cas de choc septique, ou plus largement d'élément(s) de gravité encourageant une prise en charge en réanimation, l'antibiothérapie doit être initiée dans l'heure suivant la suspicion. Une fois débutée, le traitement doit être réévalué précocement, vers la 48e heure du traitement. Il convient alors d'adapter l'antibiothérapie en cas de diagnostic bactérien de certitude, c'est-à-dire à restreindre si possible son spectre. La durée habituelle de l'antibiothérapie au cours de la pneumonie aiguë est de 7 jours. Certaines documentations microbiologiques imposent un traitement plus prolongé. Au contraire, des stratégies d'arrêt précoce de l'antibiothérapie, sous réserve d'une évolution clinique initiale favorable ou d'une cinétique de la procalcitonine décroissante, ont été proposées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Infection respiratoire basse, Pneumonie aiguë communautaire, Bronchite aiguë, Bronchiolite
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à ce traité ?