Ulcérations buccales induites par le nicorandil : prévalence et aspects clinicopathologiques - 28/04/08
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Introduction |
Les premiers cas d'« aphtose buccale géante » induite par le nicorandil (antiangoreux, activateur des canaux potassiques) ont été publiés en 1996. Cet effet secondaire semble très spécifique et est particulièrement invalidant. Le but de ce travail était l'étude de sa prévalence ainsi qu'un recueil systématique de données anatomocliniques.
Malades et méthodes |
Nous avons recueilli toutes les données cliniques et histologiques de 3 malades ayant consulté spontanément, ainsi que de 5 malades adressés par leur cardiologue ou leur ORL après enquête téléphonique. Nous avons ensuite réalisé une étude cas-témoin dans 3 services hospitaliers de cardiologie. Durant 18 mois, nous avons examiné 100 malades consécutifs traités par nicorandil depuis 1 mois ou plus, et nous les avons appariés à 100 témoins de même sexe et de même âge traités par un autre antiangineux.
Résultats |
Les 8 malades examinés à notre consultation souffraient de grandes ulcérations buccales chroniques hyperalgiques de la langue, des sillons gingivaux ou de la face interne des joues, évoluant depuis de nombreuses semaines malgré plusieurs traitements symptomatiques. Ces lésions ont guéri à l'arrêt du nicorandil dans tous ces cas. Dans un cas, un aspect histologique d'ulcère à éosinophiles a été noté.
Etude prospective : dans le groupe nicorandil, 5 cas d'ulcérations buccales chroniques ont été recensés, et aucun dans le groupe témoin (p = 0,03), soit une fréquence de 5 p. 100 (intervalle de confiance à 99 p. 100 : 1 p. 100 à 14 p. 100).
Discussion |
Le nicorandil peut induire de larges ulcérations buccales invalidantes. Cet effet indésirable est important à connaître, notre étude montrant que sa fréquence n'est pas négligeable ; de plus, l'arrêt du traitement a permis la guérison rapide de tous les cas recensés. La physiopathologie des ulcérations buccales sous nicorandil est inconnue. Des antécédents d'aphtes banals seraient un facteur favorisant.
Buccal ulcerations induced by nicorandil: prevalence and clinicopathologic study |
Introduction |
The first observations of "geant buccal aphtosis" induced by nicorandil were published in 1996. Nicorandil is a potassium channel activator used in the treatment of angina pectoris, which seems to induce specific buccal ulcerations. The purpose of this study was to analyze the clinicopathologic data of patients with aphtosis induced by nicorandil and to study the prevalence of this side effect.
Patients and methods |
We have seen 3 patients who spontaneously consulted, and 5 patients who were adressed to us after a telephone survey. We have then examined 100 consecutive patients treated by nicorandil for at least 1 month, who were hospitalized in 3 departments of cardiology in Strasbourg, and 100 age -and sex- matched controls who were treated by other antianginal drugs.
Results |
Our 8 patients suffered from large, chronic and painful ulcerations of a 4-week duration, located on the tongue, the gingiva and the cheeks despite various symptomatic treatments. In one case, histopathologic data were consistent with an eosinophilic ulcer.
Prospective study: among 100 patients treated by nicorandil, 5 had unusual chronic buccal ulcerations, whereas none of the 100 controls had aphtosis (p = 0,03). The confidence interval (99 p. 100) of this side effect prevalence was therefore 1 p. 100 to 14 p. 100.
Discussion |
Nicorandil can induce large and painful buccal ulcerations with severe dysphagia, weight loss, and depression. Dermatologists should be awared of this particuliar side-effect, since our study showed a high prevalence, and because lesions heal rapidly after withdrawal of nicorandil. Why nicorandil may be associated with mouth ulcers remains unanswered. A past history of aphtae could be a cofactor of this side-effect.
Plan
© 1999 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 126 - N° 8-9
P. 587 - août 1999 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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