Foie et voyage - 05/07/22
Résumé |
La démocratisation des voyages sur tous les continents surexpose à des pathologies connues, voire méconnues, dont le foie peut être un organe cible. L'analyse des données épidémiologiques sur les risques sanitaires liés aux voyages dans la littérature internationale montre que les risques hépatiques ne sont pas les plus fréquents mais sont potentiellement graves (insuffisance hépatique aiguë, hépatites chroniques) et dominés en pratique, mais non exclusivement, par les infections. Des pathologies émergentes ou réémergentes peuvent être propulsées au-devant de la scène. Une évaluation rigoureuse avant le départ en voyage identifie les patients porteurs d'une hépatopathie sévère fibrosante ou suivant un traitement immunosuppresseur ainsi que les conduites à risque (pratiques culinaires et sexuelles, exposition au sang, toxique et vectorielle) qui peuvent compromettre un séjour. Une mise en condition adaptée au contexte épidémioclinique et une consultation sans délai en cas de troubles durant le séjour et au retour limitent les conséquences potentielles des affections hépatiques. L'application du calendrier vaccinal prévient efficacement les infections par les virus des hépatites A et B, la typhoïde, la fièvre jaune dans des pays sélectionnés et la leptospirose en cas de profession exposée. Des vaccins contre l'hépatite E et la dengue sont toujours attendus. Les modalités des vaccinations des patients atteints d'hépatopathies sévères et/ou sous immunosuppresseurs sont identifiées. D'autres recommandations sanitaires aux voyageurs complètent les mesures vaccinales, incluant des mesures hygiénodiététiques, comportementales et de protection antivectorielle, ainsi que des chimioprophylaxies ciblées. Les données de l'anamnèse et de l'examen clinique, la prise en compte de la durée d'incubation des infections et quelques examens biologiques simples, couplés à une échographie abdominale, étayent l'orientation diagnostique. Plusieurs situations cliniques durant le séjour ou au retour justifient une démarche diagnostique et/ou thérapeutique sans délai : premièrement, hépatite cytolytique aiguë le plus souvent en rapport avec une hépatite virale aiguë A et B chez les non-vaccinés, ou une hépatite E, moins fréquemment une hépatite virale C, une arbovirose ou une fièvre hémorragique virale, rarement une invasion parasitaire réalisant une hépatite immunoallergique (schistosomoses, distomatose biliaire) ou une hépatite toxique (drogues, préparations médicinales, sans occulter les médicaments de la chimioprophylaxie antipaludique, les antiparasitaires et les antibiotiques prescrits au cours de la diarrhée du voyageur) ; deuxièmement, cholestase aiguë liée à un obstacle biliaire (distomatose biliaire, ascaridiose biliopancréatique) ou non (fièvre Q, leishmaniose, paludisme, médicaments et toxiques) ; troisièmement, lésion focale hépatique amenant à évoquer un abcès (amœbose, abcès bactériens d'origine biliaire liés à une distomatose hépatique, à une ascaridiose biliopancréatique) ou un kyste hydatique ; et quatrièmement, perturbation chronique des tests hépatiques en rapport avec une hépatite chronique postvirale B ou C, ou témoin d'une granulomatose (schistosomoses, tuberculose, fièvre Q, syphilis, leishmaniose, brucellose).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Foie, Voyage, Infection, Vaccination, Recommandations
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