z Un proverbe d’origine médiévale dit “jeux de mains, jeux de vilains” z Nous souhaitons l’inverser en “jeux de mains, jeux de bien” et montrer que, du commencement à la fin de la vie, le toucher, quand il est pratiqué avec tact, devient soin z En psychiatrie, il prend le sens spécifique d’être à l’écoute, sans jugement préconçu ni a priori idéologique ou normatif : prendre soin, care plutôt que cure z Il est vain de prétendre soigner des maladies mentales sans comprendre l’histoire singulière de chacun de ceux qui en sont atteints z Déjà au xviii^e siècle, Philippe Pinel et son adjoint Jean-Baptiste Pussin l’avaient compris : le care est aux sources du “traitement moral des fous”, lui-même à l’origine de la psychothérapie institutionnelle z Un bref détour par le Moyen Âge, et la pratique de la thaumaturgie, confirmerait que la main, plus que tout autre sens, est guérisseuse.

A proverb from the Middle Ages says “hand games, naughty games”. We would like to reverse it to “hands on games, good games” and show that, from the beginning to the end of life, touch, when practiced with tact, is care. In psychiatry, it takes on the specific meaning of listening, without any preconceived judgment or ideological or normative a priori: taking care, care rather than cure. It is futile to claim to treat mental illness without understanding the singular history of each of those affected. Already in the 18th century, Philippe Pinel and his assistant Jean-Baptiste Pussin had understood this: care is at the source of the “moral treatment of the insane”, itself at the origin of institutional psychotherapy. A brief detour through the Middle Ages and the practice of thaumaturgy would confirm that the hand, more than any other sense, is healing.