La vaccination au papilloma virus humain chez les patientes atteintes de maladies auto-immunes en France : étude de la couverture vaccinale et des barrières à la vaccination - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
L’infection par le papillomavirus humain (HPV) est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus répandues dans le monde. Certaines conditions sous-jacentes comme l’immunosuppression favorisent la persistance des lésions intra-épithéliales et la progression vers une forme agressive. Les patients atteints de maladies auto-immunes, en particulier le lupus érythémateux systémique (LES) et la polyarthrite rhumatoïde, sont plus à risque d’infection par l’HPV et d’évolution vers la dysplasie cervicale [1 ]. Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l’efficacité de la vaccination pour prévenir l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100 %. Pour autant, l’acceptabilité du vaccin HPV reste insuffisante et la couverture vaccinale demeure faible chez les jeunes filles françaises depuis son introduction en 2007. La couverture vaccinale contre l’HPV n’est pas connue chez les enfants atteints de LES et d’AJI en France. L’objectif de l’étude était d’estimer le taux de vaccination contre l’HPV chez les filles atteintes de LES et d’AJI en âge vaccinal. Le second objectif était d’étudier les raisons et les facteurs associés à la vaccination et à la non-vaccination.
Patients et méthodes |
Étude transversale multicentrique dans deux centres de références à Paris et Lyon, chez des jeunes filles de 9 à 19 ans et leur adulte accompagnant. Les critères de mesures étaient la proportion de filles ayant reçu ou en cours de vaccination contre l’HPV, le respect du schéma vaccinal, les facteurs associés à la vaccination et les motifs de vaccination et de non-vaccination à travers un auto-questionnaire administré aux jeunes filles et à leur adulte accompagnant entre janvier 2020 et juillet 2021.
Résultats |
Soixante et onze patientes (16 LES et 55 AJI) ont été incluses avec un âge moyen de 14,2 ans (SD 1,8 ; rang 10–18). Selon l’interrogatoire des parents, 39 % des patientes sont vaccinées contre l’HPV ou en cours de vaccination (43,7 % et 38 % des LES et AJI, respectivement). Ce taux est de 62 % pour les 29 patientes âgées de 15 ans et plus. Soixante et onze pour cent des vaccinées ont reçu leur première dose entre 11 et 14 ans. Le vaccin était autant réalisé par un médecin généraliste (39 %) que par un pédiatre hospitalier (39 % également). Les facteurs associés de manière significatives à la vaccination était l’âge plus élevé et l’antécédent de vaccination par l’hépatite B. Il n’y avait pas d’association retrouvée entre la durée d’évolution de la maladie, le degré d’immunosuppression ou le niveau éducatif des parents. La recommandation du vaccin par un professionnel de santé et la crainte des maladies liées à l’HPV sont les principaux éléments motivateurs pour la vaccination. Le manque de connaissance à propos du vaccin, l’absence de proposition par un professionnel de santé et la crainte des effets secondaires du vaccin représentaient les principaux freins à la vaccination.
Conclusion |
La couverture vaccinale contre l’HPV reste insuffisante parmi les patientes atteintes de maladie auto-immune. La formation et la sensibilisation des professionnels de santé aux infections à HPV sont des éléments cruciaux dans l’acceptation du vaccin.
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Vol 43 - N° S1
P. A94 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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