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Caractéristiques des artérites à cellules géantes associées ou non à une néoplasie : une étude comparative monocentrique rétrospective - 16/06/22

Doi : 10.1016/j.revmed.2022.03.268 
C. Raymond, N. Méaux-Ruault, H. Gil, A. Pastissier, N. Magy-Bertrand
 Médecine interne, CHU, Besançon 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Contrairement à la pseudo-polyarthrite rhizomélique, le lien entre artérite à cellules géantes (ACG) et cancer, n’est pas formellement établi. Le cancer et l’ACG voient leur fréquence augmenter avec l’âge des patients [1, 2]. Si certaines études ont décrit des patients présentant un diagnostic concomitant de néoplasie et d’ACG survenu la même année avec des phénotypes particuliers [3], il n’y a à notre connaissance pas d’études ayant décrit de manière systématique les patients atteints de néoplasie (solide ou hémopathie) et d’une ACG, quel que soit le délai d’apparition.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé un recueil rétrospectif de tous les patients ayant un diagnostic d’ACG suivis dans le service de médecine interne du CHU entre janvier 2010 et mai 2020. Nous avons recueilli la présence de néoplasie (cancer solide ou hémopathie) dans les antécédents, au moment du diagnostic et dans le suivi et avons divisé les patients en deux groupes « ACG-néoplasie » et « ACG seule », en comparant à la fois les paramètres généraux, cliniques et biologiques au diagnostic et lors de l’évolution des patients.

Résultats

Quatre-vingt-dix-neuf patients ont été inclus dans notre étude dont 34 (34 %) dans le groupe « ACG-néoplasie ». Il s’agissait de néoplasie solide pour vingt-sept patients (les plus fréquentes étant les cancers du sein et de la prostate) et d’hémopathie pour sept d’ente eux.

Les patients du groupe « ACG-néoplasie » avaient un sex-ratio féminin moins marqué (19 [56 %] contre 52 [80 %] dans le groupe ACG seule, p=0,011), étaient plus souvent fumeurs (14 [41 %] contre 9 [14 %], p=0,003). Ils avaient une altération de l’état général plus fréquente au diagnostic (25 [73 %] contre 31 [48 %] ; p=0,014) et moins de présentation « céphalique » (p=0,036 pour les céphalées, p=0,037 pour la claudication de la mâchoire) et une BAT moins fréquemment positive (18 [53 %] contre 42 [76 %] p=0,022). Biologiquement, ils avaient un syndrome inflammatoire plus marqué (CRP moyenne à 119mg/L contre 76,5mg/L, p=0,041) et une hémoglobine plus basse (11,9g/dL contre 12,9g/dL, p=0,002). En analyse multivariée, seul le tabac, la présence d’une AEG et l’hémoglobine plus basse étaient significativement associés à la présence d’une association entre ACG et néoplasie.

En termes de pronostic, ces patients « ACG-néoplasie » présentaient un risque de rechute plus important (HR à 2,09 en modèle de Cox univarié, p=0,0089), plus de corticodépendance (20 [59 %] contre 22 [34 %] p=0,017) et plus traitements par immunosuppresseurs (10 [29 %] contre 5 [8 %] p=0,042). La corticodépendance restait significative en analyse multivariée. Notre étude n’a pas permis de dégager de différence entre les patients selon le caractère solide ou hémopathie, ni selon le délai entre les 2 diagnostics.

Conclusion

Dans cette analyse systématique des patients présentant une ACG et une néoplasie, nous retrouvons un profil clinique particulier des patients avec les deux diagnostics concomitants et une potentielle moins bonne réponse de la vascularite en cas de néoplasie associée.

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Vol 43 - N° S1

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