L’exposition aux bêtabloquants non cardio-sélectifs augmente-t-elle le risque de thrombose porte chez les cirrhotiques ? - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
La thrombose porte constitue un tournant évolutif dans l’histoire de la cirrhose. Le rôle des β-bloquants non cardio-sélectifs (BBNCS) dans le développement de thrombose porte chez les cirrhotiques est controversé. En effet, ces agents en réduisant la vitesse du flux de la veine porte peuvent favoriser la stase et le développement de thrombus. Le but de notre étude était d’Identifier chez les patients cirrhotiques les facteurs de risque de thrombose porte évaluables en pratique clinique.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus tous les patients cirrhotiques suivis à la consultation ou hospitalisés sur une période de 10 ans. Les données démographiques, cliniques, biologiques, endoscopiques et morphologiques ont été relevées à partir du dossier médical informatisé. Les patients avec carcinome hépatocellulaire n’ont pas été inclus. L’indication des BBNCS a été retenue conformément aux recommandations de l’AASLD. Le diagnostic de thrombose porte ainsi que sa localisation et son étendue ont été déterminés par l’échographie doppler abdominale ou par une imagerie en coupe (Angioscanner hépatique ou IRM hépatique). L’étude statistique s’est faite en utilisant le logiciel SPSS version 22.0 moyennant une analyse uni puis multivariée (p significatif si<0,05).
Résultats |
Nous avons inclus 492 patients. L’âge moyen était de 58 ans [18–91]. Le genre-Ratio (H/F) était de 0,78. La cirrhose était d’origine virale chez 264 patients (53 %). La durée moyenne d’évolution de la cirrhose était de 15 mois [0–72 mois]. Une décompensation oedématoascitique (DOA) a été notée chez 50 % des cirrhotiques. Soixante-sept pour cent des patients avaient un score de Child B ou C. Le score de Meld moyen était de 15 [7–35]. La présence de varices œsophagiennes et/ou gastriques a été retrouvée chez 363 patients (73,3 %). L’indication des BBNCS a été retenue chez 57 % des patients. La présence d’une thrombose porte a été notée chez 41 patients. La localisation la plus fréquente était le tronc porte chez 33 patients. Cinq patients avaient une thrombose étendue compliquée d’une ischémie mésentérique. L’indication du traitement anticoagulant a été retenue chez 21 patients. En analyse univariée, la thrombose porte n’était pas associée à la sévérité de la cirrhose (p=0,9), ni à la thrombopénie (p=0,08), ni à la DOA (p=0,4). Les deux facteurs indépendants associées au développement de thrombose porte étaient la prise de BBNCS (OR 2 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,02–4,2 ; p=0,04) et la présence de varices œsophagiennes grade II ou III (OR 4 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 0,9–17,8 ; p=0,03).
Conclusion |
Nos résultats confirment la présence d’une association significative entre le développement de la thrombose porte et l’exposition aux BBNCS indépendamment de la sévérité de l’hypertension portale.
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Vol 43 - N° S1
P. A223 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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