Caractéristiques épidémio-cliniques et thérapeutiques des colites microscopiques : à propos de 22 cas - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
Les colites microscopiques (CM) représentent une entité pathologique à l’origine de diarrhée sécrétoire chronique. Ils regroupe 2 principales entités distinctes, la colite collagène (CC) et la colite lymphocytaire (CL). La physiopathologie de la CM n’est pas clairement élucidée à ce jour mais différents facteurs déclenchants ou favorisants tels que des agents infectieux ou des médicamenteux ont été largement évoqués. Notre étude a pour but d’analyser les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des malades suivis pour une CM.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective colligeant tous les patients ayant une colite microscopique diagnostiquée sur une période de 7 ans allant de janvier 2015 à janvier 2022. La colite collagène était définie par la présence d’un épaississement collagène de la membrane basale épithéliale de la muqueuse recto-colique supérieur ou égal à 10 microns. Et la colite microscopique a été définie par l’augmentation du nombre de lymphocytes intra-épithéliaux à un taux supérieur ou égal à 20 pour 100 cellules épithéliales.
Résultats |
Vingt-deux patients ont été colligés. Ils étaient âgés en moyenne de 53,05 ans [19–78 ans] avec un sexe-ratio de 1,75. Dix-sept patients ont présenté une diarrhée chronique isolée, quatre ont présenté une alternance entre diarrhée et constipation, et pour deux la coloscopie était faite dans le cadre du bilan systématique d’une autre pathologie. La coloscopie était normale chez 90 % des malades, des biopsies coliques étagées ont été réalisées devant la notion de diarrhée chronique. Un seul patient présentait un aspect de colite congestive et un autre présentait un aspect de colite pseudo-membraneuse. À l’analyse histologique, on a compté 12 cas de CL avec un nombre moyen de lymphocytes intra-épithéliaux de 32,1 % (20 %–40 %) et 10 cas de CC. Une pathologie auto-immune a été associée dans 3 cas (13,6 %) : un cas de diabète type I, un cas de maladie cœliaque et un cas d’hépatite auto-immune. Une gastro-entérite précédant l’apparition de la maladie a été notée dans 3 cas. Une origine médicamenteuse a été suspectée chez un seul patient devant la prise d’AINS. L’évolution clinique était bonne après l’arrêt du traitement. Un traitement médical a été instauré chez 6 patients : 3 cas traités par lopéramide, deux cas par salicylés et un cas traité par du charbon activé avec une amélioration clinique.
Conclusion |
La recherche de colite microscopique doit être systématique devant toute diarrhée chronique avec une coloscopie normale. En cas de cause iatrogène, l’arrêt du médicament incriminé permet une amélioration rapide des signes.
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Vol 43 - N° S1
P. A209-A210 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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