Les lymphangiectasies cutanées acquises : à propos de 10 cas - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
La lymphangiectasie cutanée acquise (LCA) représente une dilatation des vaisseaux lymphatiques causée par divers processus conduisant à leur obstruction. Le diagnostic, souvent évoqué cliniquement, est confirmé histologiquement. Le but de notre étude est de relever les particularités cliniques, histologiques et étiologiques des LCA.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective menée sur une période de 17 ans (2005–2021) incluant tous les cas de LCA confirmés histologiquement dans notre service.
Résultats |
Dix cas ont été recensés d’âge moyen 42 ans (32–47). Le sex-ratio était 1/3. Le délai d’évolution variait de 2mois à 8 ans. Les motifs de consultation étaient : une gêne esthétique (n=4) et une surinfection (n=1). Les autres cas étaient découverts fortuitement. Cliniquement, on retrouvait : des lésions papulo-nodulaires translucides (7 cas), angiomateuses (3 cas) avec un écoulement liquidien paroxystique (1 cas). Un lymphœdème était associé dans 7 cas. Les lésions siégeaient au niveau : vulve (n=3), membre inférieur (n=3), sein (n=2) et scrotum (n=2). La dermoscopie (DSC) était pratiquée dans 3 cas : multiple lacunes, stries blanchâtres et des niveaux d’hypopion. La biopsie a été réalisée pour tous les cas, confirmant la présence d’une dilatation des vaisseaux lymphatiques. Les étiologies retenues étaient : un érysipèle récurrent (4 cas), une tuberculose (TBC) génitale (1cas), un cancer du sein traité (2 cas), une maladie de Crohn vulvaire (2 cas). Une radiothérapie antérieure était retrouvée (3 cas). Les conduites préconisées étaient : cryothérapie (n=3), exérèse dans les formes localisées (n=2) et abstention (n=5). L’évolution était marquée par : une récidive des lésions (n=3) et une surinfection à répétition (n=1).
Discussion |
Les LCA résultent d’une obstruction lymphatique à la base du derme, d’une accumulation de lymphe, responsable d’une dilatation et d’une fistulisation à la peau des canaux lymphatiques superficiels. La conséquence est la formation de vésicules lymphatiques cutanées. Nous en rapportons une large série tunisienne. Elles surviennent généralement entre 40 et 60 ans. Elles surviennent une à plusieurs années après l’installation de la cause. Elles ont une prédilection apparente pour la région génitale. Notre série comportait 3 cas de LCA vulvaire associée à la maladie de Crohn ou à la TBC urogénitale et 2 cas de LCA du scrotum associée à un érysipèle récidivant (n=2). La LCA génitale se présente souvent comme des papules verruqueuses imitant les condylomes, molluscums et syringomes. De plus, nous rapportons 2 cas de LCA du sein traité par chirurgie et radiothérapie. De nombreux cas de LCA avec lymphœdème des membres ont été rapportés dans la littérature. Leur principale complication est leur rupture avec un écoulement clair ou teinté de sang, parfois gênant par son abondance. Ceci peut être responsable d’érysipèle, parfois récidivant comme dans un de nos cas. Le diagnostic est clinique avec un intérêt croissant de la DSC. La biopsie cutanée peut être pratiquée dans les cas douteux. Le traitement des LCA comprend l’exérèse chirurgicale, la cryothérapie, la sclérothérapie, l’électrodessication et la vaporisation au laser CO2.
Conclusion |
Une sensibilisation aux diverses étiologies de la LCA, et des explorations appropriées sont importantes pour éviter un diagnostic erroné et pour une meilleure prise en charge.
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Vol 43 - N° S1
P. A168-A169 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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