Une capillarite purpurique et pigmentée secondaire à une infection à SARS-CoV-2 - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
Des éruptions purpuriques liées au COVID-19 sont rarement rapportées. Les capillarites purpuriques et pigmentées sont rares et d’étiologie inconnue. Des infections ou des médicaments ont été décrits comme facteurs déclenchants. Nous rapportons ici un cas de capillarite purpurique et pigmentée à type de lichen aureus (LA) survenant quelques jours après le début d’infection à SARS-CoV-2.
Observation |
Un homme de 67 ans, sans antécédents pathologiques, était hospitalisé pour prise en charge d’une infection COVID-19 sévère. L’examen initial était indemne de lésions dermatologiques. Une prise en charge adéquate permettait son amélioration. Au dixième jour de l’infection, il notait l’apparition d’une macule purpurique asymptomatique, de 1cm en pré malléolaire gauche. Le patient n’avait pas une insuffisance veineuse et ne prenait pas de médicaments. L’évolution était marquée par l’augmentation en taille et en nombre des lésions cutanées. L’examen dermatologique trouvait des plaques purpuriques, brun orangées sur la face interne de la jambe gauche sans autres signes associés. La dermoscopie montrait une pigmentation rouge cuivré imprégné d’un réseau brun foncé sur le fond avec des points gris. En outre des vaisseaux ponctués périphériques étaient vus. L’histologie montrait une capillarite hyperplasique sans nécrose fibrinoïde de la paroi, un infiltrat inflammatoire en périphérie des capillaires et veinules du derme superficiel, avec une extravasation d’hématies et un dépôt d’hémosidérine extravasculaires. En se basant sur ces données, le diagnostic de capillarite purpurique et pigmentée à type de lichen aureus était retenu. Un traitement par des dermocorticoïdes était initié avec une disparition complète des lésions au bout de 3 mois.
Discussion |
Le lichen aureus est un sous-type rare des capillarites purpuriques et pigmentées (CPP), caractérisées par l’apparition brutale de macules purpuriques, brun orangées touchant surtout les membres inférieurs le plus souvent de localisation unilatérale sur un territoire perfusé par une veine perforante. Aucune étiologie précise ne peut y être rattachée. Certaines CPP ont été décrites en association avec les hépatites B et C ou secondaires à une prise de médicaments. En effet, le virus SARS-CoV-2 est connu pour provoquer des réactions immunologiques conduisant à une vascularite. Des lésions vasculaires inflammatoires induites par des dépôts de complexes immuns avec une infiltration péri-vasculaire de monocytes et de lymphocytes ont été signalées. Un cas de capillarite purpurique et pigmentée type Schamberg apparue une semaine après une infection au COVID-19 a été rapporté. Chez notre patient, l’absence d’étiologie médicamenteuse, le rôle potentiel du SARS-CoV-2 de provoquer des dommages vasculaires et la coïncidence d’apparition de la CPP 10jours après le début de l’infection, soutiennent fortement une relation causale entre le virus et les lésions cutanées.
Conclusion |
Nous décrivons à travers une présentation clinique, dermoscopique et histologique typique un cas de CPP associée à une infection COVID-19. De nouvelles observations de ce type permettront de mieux comprendre l’étiopathogénie des lésions vasculaires liées au SARS-CoV-2.
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Vol 43 - N° S1
P. A159 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.