Sarcoïdoses induites par les inhibiteurs de Tumor Necrosis Factor : description de 31 cas à partir de la base de données de pharmacovigilance française - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
Le développement des inhibiteurs de Tumor Necrosis Factor (TNF) a permis d’améliorer la prise en charge et la qualité de vie de patients atteints de nombreuses maladies auto-immunes et inflammatoires. Avec leur utilisation croissante, des réactions paradoxales ont été décrites. Parmi celles-ci, l’apparition d’une sarcoïdose est l’une des plus fréquentes, mais reste peu décrite car rapportées dans de rares séries de cas. Le but de cette étude est la description des aspects cliniques des sarcoïdoses induites sous anti-TNF et les différences selon l’anti-TNF incriminé.
Patients et méthodes |
La base de données de pharmacovigilance française a été utilisée afin de collecter les données sur les sarcoïdoses induites sous anti-TNF (infliximab, adalimumab, golimumab, certolizumab et étanercept) déclarées jusqu’en 2020. Les patients ayant un antécédent de sarcoïdose connue avant traitement par anti-TNF ont été exclus. Les analyses statistiques ont été menées en utilisant le test de Mann-Whitney pour les données quantitatives et le test de Fisher pour les données qualitatives. Une valeur de p<0,05 a été considérée comme statistiquement significative.
Résultats |
Dans cette étude, nous décrivons 31 cas issus de la base de données de pharmacovigilance française, dont 12 femmes (38,7 %). Les principales indications de traitement anti-TNF étaient la spondylarthrite ankylosante (58 %), le psoriasis (19,3 %) ou la polyarthrite rhumatoïde (16,1 %). L’âge médian d’apparition de la sarcoïdose induite sous anti-TNF était de 54 [43,5 ; 61,5] ans et le temps médian d’apparition de la maladie après introduction d’un anti-TNF était de 24 [1 ; 84] mois. Ces réactions paradoxales étaient le plus souvent observées sous étanercept (n=21, 67,8 %). Les atteintes cliniques les plus fréquentes étaient l’atteinte ganglionnaire (n=27, 87,1 %) et l’atteinte pulmonaire (n=16, 51,6 %). L’anti-TNF était stoppé chez 26 patients et un autre traitement était introduit dans 19 cas (90,5 %), le plus souvent une corticothérapie (n=13, 68,4 %), parfois en association avec du méthotrexate (n=3, 15,8 %). Parmi les cas ayant des données suffisantes pour une analyse de leur évolution (n=14), celle-ci était favorable dans 11 cas (78,6 %). Pour tous ces patients, l’anti-TNF était arrêté. Aucune différence significative n’a été observée entre les anticorps monoclonaux et les protéines de fusion concernant la présentation clinique, le temps médian d’apparition de la sarcoïdose induite par anti-TNF ni dans l’évolution.
Conclusion |
Il s’agit de la deuxième série de cas la plus importante de la littérature à propos des sarcoïdoses induites par anti-TNF. Cette réaction paradoxale est le plus souvent rencontrée lors d’un traitement par étanercept, bien qu’aucune différence statistiquement significative n’ait pu être mise en évidence entre anticorps monoclonaux et protéines de fusion. Le TNF jouant un rôle central dans la formation du granulome de la sarcoïdose, un blocage atténué de la voie du TNF par l’étanercept pourrait expliquer ces réactions paradoxales.
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Vol 43 - N° S1
P. A152 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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