Manifestations cutanées du lupus érythémateux chez l’homme : quelles particularités ? - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
Le terme lupus érythémateux désigne un ensemble de manifestations qui vont d’une atteinte cutanée isolée jusqu’à une maladie multiviscérale grave dans le cadre du lupus érythémateux systémique (LES). Il s’agit d’une maladie auto-immune à prédominance féminine, rare chez l’homme. Notre objectif était d’étudier les manifestations dermatologiques du lupus érythémateux chez l’homme.
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective réalisée sur une période de 31 ans de 1990 à 2021. Tous les patients lupiques de sexe masculin ont été inclus.
Résultats |
Nous avons colligé 45 patients sur un total de 360 patients lupiques (sex-ratio H/F=7). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 39,6 ans (extrêmes : 14–67 ans). La durée moyenne d’évolution des lésions cutanées avant le diagnostic était de 23,9 mois (extrêmes : 1–120 mois). Les présentations cutanées étaient à type de lupus érythémateux cutané chronique (LEC), lupus érythémateux cutané aigu (LEA) et lupus érythémateux cutané subaigu (LESA) dans respectivement 80 %, 11 % et 9 % des cas. La présentation la plus fréquente du LEC était le lupus discoïde (n=31), suivi par le lupus tumidus (n=4), la panniculite lupique (n=1) et le lupus engelure (n=1). Le patient avec lupus engelure avait également un lupus discoïde. Au cours du LEA, le rash malaire et la photosensibilité étaient présents chez tous les patients (n=5), des ulcérations buccales et des lésions de lupus discoïde étaient présentes dans respectivement un cas. La biopsie cutanée a été réalisée chez tous les patients. L’immunofluorescence directe a été pratiquée chez 25 patients et était positive chez 16 patients. Un lupus érythémateux systémique (LES) a été noté chez 31 % des patients lors du diagnostic de l’atteinte cutanée. Les manifestations dermatologiques étaient révélatrices du LES dans 43 % des cas. Les atteintes systémiques observées étaient l’atteinte articulaire (44 %), l’atteinte rénale (38 %), l’atteinte hématologique (22 %), la sérite (9 %) et les thromboses veineuses profondes (4 %). Les maladies auto-immunes associées étaient le syndrome des anti-phospholipides (n=2), le syndrome d’Evans (n=1), l’hypothyroïdie auto-immune (n=1), la polyarthrite rhumatoïde (n=1), la spondylarthrite ankylosante (n=1) et la maladie cœliaque (n=1).
Discussion |
Faisant partie du groupe des connectivites, l’association du lupus érythémateux cutané à d’autres maladies auto-immunes n’était pas rare chez nos patients. Comme dans le lupus cutané féminin [1 ], nous confirmons le polymorphisme des manifestations cutanées du lupus chez l’homme. Conformément à la littérature [1 , 2 ], nous avons également objectivé une prédominance du lupus érythémateux cutané chronique dans sa forme discoïde. Une association de deux manifestations cutanées du lupus chronique a été notée chez un patient de notre série. Dans la littérature, entre 5 et 25 % des patients avaient un LES lors du diagnostic du lupus érythémateux cutané [3 , 1 , 2 ]. Dans notre population, cette prévalence était de 31 %, suggérant une systématisation plus fréquente du lupus cutané chez l’homme que chez la femme.
Conclusion |
Selon notre série, le lupus masculin est caractérisé par un polymorphisme des manifestations cutanées avec une prédominance de la forme discoïde et une association fréquente à une atteinte systémique notamment articulaire.
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Vol 43 - N° S1
P. A143-A144 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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