Intérêt de la fluorescence cytoplasmique des cellules Hep-2 lors de la recherche des anticorps spécifiques des myopathies inflammatoires - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
Les anticorps (Ac) spécifiques des myosites et myopathies inflammatoires (ASM) constituent des marqueurs biologiques diagnostiques et parfois pronostiques des myopathies inflammatoires. On dispose actuellement de plusieurs techniques pour la détection de ces anticorps. Habituellement, le dépistage des ASM est réalisé par immunofluorescence indirecte (IFI) sur cellules HEp-2 et l’aspect observé peut être cytoplasmique ou nucléaire en fonction de la localisation de la cible antigénique.
Nous nous sommes proposés d’étudier la valeur diagnostique de certains ASM détectés et d’évaluer la signification du marquage cytoplasmique par IFI.
Patients et méthodes |
A partir de toutes les demandes de recherche des Ac des myopathies inflammatoires reçues pendant une période de 7 ans, 30 patients avec des ASM positifs et des données cliniques exploitables ont été inclus. Le dépistage des ASM était réalisé par IFI sur cellules Hep-2. Les ASM recherchés par technique immunodot étaient les Ac anti synthétases (Jo1, EJ, OJ, PL7 et PL12), anti-MDA5, anti-SRP et anti-Mi2.
Résultats |
Parmi les patients inclus, il y avait 19 femmes et 11 hommes (sex-ratio f/h : 1,7). L’âge moyen des patients était 45,6 ans [12 ans–70 ans]. Les ASM étaient de type Ac anti synthétases chez 20 patients (67 %) et de type anti-MDA5, anti-SRP et/ou anti-Mi2 chez les 14 patients (47 %) restants. Ces Ac étaient plus ou moins associés entre eux. Les Ac anti synthétases étaient de type Ac anti-Jo1 (n=6), Ac anti-OJ (n=2), Ac anti-PL7 (n=10) et Ac anti-PL12 (n=2). Aucun patient n’avait les Ac anti-EJ. Parmi ces patients ayant des Ac anti synthétases (n=20), 15 patients (75 %) avaient une fluorescence cytoplasmique des cellules Hep-2 et 5 (25 %) patients n’en avaient pas. Pour les patients ayant des Ac anti synthétases associés à un marquage cytoplasmique (n=15), 11 patients (73 %) avaient une polymyosite ou des signes cliniques évocateurs à type de pneumopathie interstitielle diffuse, d’arthrite inflammatoire et seulement 4 patients (27 %) avaient des signes non spécifiques. Pour les patients ayant des Ac anti synthétases sans aspect compatible à l’IFI (n=5), 40 % avaient un syndrome des anti-synthétases ou une dermatomyosite et 60 % avaient d’autres pathologies/signes (syndrome de Goujerot Sjogren, cancer du cavum ou des arthralgies). Concernant les autres ASM (anti-MDA5, anti-SRP et anti-Mi2) (n=14), les patients avec une fluorescence cytoplasmique à l’IFI (n=4, soit 29 % des cas) avaient tous des signes cliniques non spécifiques (cytopénie, arthralgie, atteinte neurologique). Chez les autres patients sans aspect fluorescence cytoplasmique à l’IFI (n=10, 71 %), il y avait 6 cas (43 %) de polymyosite/dermatomyosite, les 4 patients restants (29 %) avaient des pathologies autres que les myopathies inflammatoires (lupus érythémateux systémique, accident vasculaire cérébral, aphtose).
Conclusion |
Les myopathies inflammatoires constituent un groupe hétérogène de maladies dont le diagnostic n’est pas toujours aisé. Les ASM recherchés par immunodot peuvent contribuer au diagnostic mais peuvent aussi se voir dans d’autres situations moins spécifiques. Un aspect cytoplasmique à l’IFI semble renforcer la spécificité diagnostique des Ac anti-synthétases.
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Vol 43 - N° S1
P. A132 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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