Comparaison des caractéristiques cliniques initiales et évolutives entre les femmes et les hommes atteints de vascularite à IgA - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
La vascularite à IgA (VIgA) est une vascularite touchant les vaisseaux de petit calibre. Son pronostic est conditionné à court terme par l’atteinte digestive et à long terme par l’atteinte rénale (risque d’insuffisance rénale chronique, IRC). À ce jour, l’influence du sexe dans la présentation clinique initiale, la réponse au traitement et le pronostic des VIgA n’est pas connu et représente l’objet de cette étude.
Patients et méthodes |
La cohorte rétrospective multicentrique française (IGAVAS), incluant 260 patients adultes, a été analysée en comparant les données selon le sexe masculin ou féminin. Les données ont été comparées à en utilisant différents modèles statistiques : test de student non apparié ou de Mann–Whitney et test exact de Fisher.
Résultats |
Cette étude a analysé les données de 259 patients : 95 femmes et 164 hommes. Un patient a été exclu faute de donnée sur son genre. Concernant la présentation clinique initiale, il n’y avait pas de différence en termes de proportion d’atteinte cutanée (n=164 (100 %) vs. n=95 (100 %), p=1,0), articulaire (n=99/164 (60 %) vs. n=60/95 (63 %), p=0,7), digestive (n=93/16 (457 %) vs. 43/95 (45 %) p=0,093) ou rénale (n=120/164 (73 %) vs. n=61/95 (64 %) p=0,16)). Les hommes un débit de filtration glomérulaire [BT1] plus altéré (médiane (IQR) 90ml/min/1,73m (259–105) vs 97ml/min/1,73m (276–116), p=0,015)) et un taux d’IgA significativement plus élevé 3,6g/l (2,5–4,8) vs. 3,3g/l2,3–4,6) p=0,03). Parmi les patients ayant eu une biopsie rénale (n=47 femmes, n= 97 hommes), il n’a pas été pas retrouvé de différence en terme d’atteintes extra-capillaire, de sclérose ou d’atteinte interstitielle. Concernant les thérapeutiques entreprises, des bolus de méthylprednisolone étaient réalisés plus fréquemment chez les hommes (n=52/129 (40 %) vs. n=14/64 (22 %), p=0,015), ainsi que des perfusions de cyclophosphamide plus fréquemment réalisées chez les hommes (n=31/129 (24 %) vs. n=4/6 (46 %), p=0,0025). En termes de réponse au traitement, il existe de manière significative une moins bonne réponse chez les hommes (absence de réponse n=38/125 (30 %) vs. n=10/78 (13 %), p=0,004). Néanmoins, ces différences cliniques et thérapeutiques n’avaient pas d’impact sur la mortalité, avec des taux de décès identiques entre les 2 groupes (n=9/1287) chez les hommes vs. 4/8 (25 %) chez les femmes, p=0,77), l’évolution vers une IRC, une dialyse ou une transplantation rénale à l’issu du suivi. Les limites de cette étude sont liées à son caractère rétrospectif, et au manque de recueil des co-morbidités notamment rénales.
Discussion |
L’utilisation plus importante du cyclophosphamide chez les hommes est à interpréter avec précaution en raison de la toxicité gonadique entraînant une utilisation plus aisée chez les hommes. De plus, il semblerait licite de mener des études supplémentaires quant à l’histologie rénale afin de confirmer l’atteinte rénale plus sévère chez l’homme. En effet dans notre étude, seulement une faible proportion de nos patients ont bénéficié d’une biopsie rénale 97/120 (80,8 %) chez les hommes vs 47/61 (77,1 %) chez les femmes, p=0,5632).
Conclusion |
Cette étude suggère qu’il existerait une présentation clinique différente entre les hommes et les femmes atteints de VIgA : forme plus inflammatoire, atteinte rénale plus sévère chez les hommes. Cette présentation phénotypique plus grave chez les hommes pourrait expliquer une plus grande proportion de traitement chez ces derniers avec une moins bonne réponse thérapeutique Ces données préliminaires mériteraient d’être confirmée dans une cohorte indépendante.
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Vol 43 - N° S1
P. A128 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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