Évaluation et comparaison du taux de rechute des uvéites non infectieuse sévères avec vascularite rétinienne et/ou Œdème maculaire traitées par INFLIXIMAB et ADALIMUMAB : une étude multicentrique de 330 patients BIOVAS - 16/06/22
Résumé |
Introduction |
Les uvéites non-infectieuses (UNI) sont à l’origine de 5 à 20 % des cas de cécité légale dans les pays développés [1 ]. Ce pronostic est secondaire à l’apparition de complications oculaires (œdème maculaire (OMC), vascularite rétinienne (VR), glaucome), responsables de séquelles anatomiques irrémédiables. Par ailleurs, le pronostic de l’uvéite dépend également du taux de rechute, qui varie de 30 % à 50 % selon les stratégies thérapeutiques [3 , 2 ].
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique ayant pour but de comparer le taux de rechute ainsi que l’efficacité de l’Adalimumab (ADA) (40mg toutes les 2 semaines) et de l’Infliximab (IFX) (5mg/kg S0, 2, 6 et tous les 4 à 6 semaines) dans les NIU sévères, présentant une VR et/ou un OMC.
Résultats |
Un total de 330 patients avec UNI sévères ont été inclus dans notre étude dont 181 femmes (54,8 %). L’âge médian était de 36 ans (IQR 27–54) et 224 patients (70,9 %) étaient caucasiens. Les principales étiologies des uvéites étaient la maladie de Behçet (27 %), l’arthrite juvénile idiopathique (5,8 %) et la sarcoïdose (5,5 %). La plupart des patients présentaient une panuvéite et une uvéite postérieure (respectivement 55,5 % et 32 %). L’OMC était présent chez 114 patients (34,5 %), une vascularite rétinienne chez 138 patients (41,8 %) et les autres patients (23,7 %) avaient les deux complications visuelles. Au moment de l’initiation des anti-TNF, l’acuité visuelle médiane était de 0,4 logMAR (IQR 0,1–1,0). Un anti-TNFα a été prescrit avec une corticothérapie concomitante chez 295 patients (89,4 %) et avec un immunosuppresseur conventionnel concomitant chez 116 patients (37,2 %). La dose médiane de corticoïde au début de la biothérapie était de 20mg par jour (IQR 11,4–40,0). La durée médiane de suivi était de 74,50 mois [IQR 37–137]. Au total, 381 lignes de traitement ont été étudiées (190 ADA/191 IFX). Une réponse complète à 6 mois a été observée dans 37,5 % des cas. L’ADA et l’IFX ont eu un taux de réponse complète similaire de 36,8 % et 38,2 % respectivement. En analyse univariée, les facteurs associés à une réponse complète aux agents anti-TNF alpha comprenaient l’étiologie sous-jacente (p=0,01) et le sexe masculin (p=0,02). Il n’y avait pas de différence statistique dans le taux de réponse complète chez les patients traités par IFX par rapport à ceux traités par ADA, (OR : 0,95 [IC 95 % 0,62–1,42], p : 0,84). En analyse multivariée, la maladie de Behçet était indépendamment associée à une réponse complète aux anti-TNF par rapport à la maladie idiopathique [OR : 2,04 [IC à 95 % 1,16–3,58], p=0,014]. L’évaluation de la rechute a été obtenue pour 283 lignes de traitement. Une rechute est survenue chez 116 patients sur 283(40,9 % des cas). Plus précisément, 64(46 %) des 138 patients traités par ADA et 52(35 %) des 145 patients traités par IFX ont rechuté. Le délai médian de rechute était de 76 mois après le début des agents biologiques. Le taux de rechute estimé à 6 mois après l’introduction des agents biologiques était de 13 % (IC à 95 % 0,009–0,16). En analyse multivariée, le risque de rechute était plus faible avec l’IFX par rapport à l’ADA (HR 0,52 [IC 95 % 0,36–0,77], p=0,001) et dans la maladie de Behçet (par rapport à l’uvéite idiopathique de référence) (HR : 0,53 [IC 95 % 0,33–0,85] p : 0,009). Les patients présentant une uvéite postérieure avaient un risque accru de rechute (HR : 2,24 [IC 95 % 1,04–4,82), p=0,04). L’ADA et l’IFX ont eu un effet significatif d’épargne des corticostéroïdes. La dose quotidienne médiane de prednisolone était de 20mg (IQR 10,0 à 30,0) au moment de l’initiation de l’ADA, et de 10mg (IQR 5,0 à 15,0) à 6 mois (p<0,0001). La dose quotidienne médiane de prednisolone était de 20mg (IQR 15,0 à 45,0) au moment de l’instauration de l’IFX et de 10mg (IQR 5,5 à 16,5) à 6 mois (p<0,0004). Quarante patients (24,5 %) ont présenté au moins un effet secondaire pendant le traitement par IFX et 30(17,9 %) patients pendant le traitement par ADA. Les patients traités par IFX avaient légèrement plus d’effets secondaires graves que ceux traités par ADA (14,7 % et 9,5 % respectivement). Les effets secondaires les plus fréquents étaient des infections et des réactions d’hypersensibilité.
Conclusion |
Cette étude multicentrique a montré un risque de rechute des NIU sévères moindre chez les patients traités par IFX en comparaison avec l’ADA.
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Vol 43 - N° S1
P. A109-A110 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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