Les limites actuelles de la détection des pratiques dopantes en compétition sont patentes, même si la puissance analytique déployée est sans commune mesure avec ce qui existait il y a encore quelques années. C’est qu’en fait certains des principes sur lesquels elle repose sont pris en défaut, le principal étant l’absolue nécessité d’apporter la preuve analytique de la fraude. Le recours à des méthodes indirectes permettrait de réunir un faisceau de présomptions suffisantes qui orienteraient ainsi plus efficacement la recherche de ces preuves. La méthode exposée s’appuie sur l’exploration à haut débit du métabolisme des individus, méthode aussi appelée métabonomique, qui a démontré dans le cadre de l’utilisation de substances anabolisantes en élevage tout son potentiel, tant dans le repérage des situations de traitement aux anabolisants que dans l’interprétation fonctionnelle des « mouvements métaboliques » opérés en réponse à ces traitements. La transposition au domaine sportif réalisée dans le cadre du suivi médical longitudinal et les limites qui peuvent apparaître dans ce contexte sont évoquées à la lumière des tout premiers résultats obtenus dans le cadre du suivi d’une cohorte de cyclistes.

The present limitations in detecting unambigously doping in sports are effective, even though analytical tools are now very powerful to search known prohibited substances. Indeed, some widely accepted principles on which regulatory procedures are based to declare some samples are definitely positive should be reconsidered in depth. In this fight, some indirect methods may be really helpful to add supplementary biochemical proofs of doping, but at present time they are not considered as such. A new analytical methods based on the large metabolic exploration of individuals, i.e. metabonomics, has recently emerged in the domain of high throughput methods. Its interest in detecting use of anabolics in animal breeding has already been shown and functional understanding of coordinated metabolic deviations has been obtained recently. As far as doping control of sportsmen is concerned at the light of their continued medical follow-up, we can wonder whether metabonomics may not reinforce abuse control in sport, particularly when doping protocols that are suspected to be used are still ignored from regulatory instances. Some preliminary results are given concerning elite cyclists who were submitted to compulsory medical tests carried out by the French Cycling Federation.