Caractérisation du phénotype d'hyper agrégabilité de souches de Escherichia coli non productrices de Shiga-toxine responsables d'infections extra-intestinales associées à un Syndrome Hémolytique et Urémique - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est une pathologie définie par une triade clinico biologique : anémie hémolytique mécanique, thrombopénie et insuffisance rénale aiguë. Le SHU « typique » est secondaire à une infection par un E. coli producteur de Shigatoxine (Stx). Cependant, des E. coli responsables d'infections extra intestinales, et non producteurs de Stx, peuvent être responsables de SHU. Ces souches ont été étudiées afin de les caractériser sur le plan phylogénétique, moléculaire et phénotypique.
Matériels et méthodes |
Une analyse des données clinico-biologique des dossiers a été réalisée afin de vérifier le diagnostic de SHU. Les souches ont ensuite été caractérisées sur le plan phylogénétique via la réalisation de PCR et d'un séquençage NGS complet. Sur le plan moléculaire, une étude des facteurs de virulence (FV) a été réalisée. Nous avons ensuite recherché, à l'aide d'un agrégomètre, un phénotype d'hyper agrégabilité lors de la mise en contact avec du plasma riche en plaquettes de donneurs volontaires sains.
Une fois le phénotype confirmé, nous avons recherché les déterminants plaquettaires et bactériens impliqués en utilisant deux inhibiteurs de récepteurs plaquettaires et en chauffant en amont la préparation bactérienne.
Enfin, nous avons réalisé une soustraction génomique in silico afin de mettre en évidence des gènes candidats de ce phénotype.
Résultats |
28 patients présentaient les critères retenus pour poser le diagnostic de SHU certains ou probables avec une infection à E. coli Stx négatif
La caractérisation phylogénétique des souches a montré une grande diversité.
Parmi les gènes de facteur de virulence connus, aucun n'était commun à toutes les souches d'intérêt.
L'analyse phénotypique a mis en évidence un phénotype d'hyper agrégabilité plaquettaire chez 45 % des souches testées. Il existe cependant une variabilité inter-individuelle importante. L'utilisation d'inhibiteurs plaquettaires a permis d'identifier deux récepteurs impliqués : FcλRIIa et GpIIbIIIa. L'inhibition de l'agrégation suite au chauffage des préparations bactériennes permet de suspecter le rôle d'une protéine de surface.
Pour finir, par soustraction génomique in sillico, nous avons pu isoler 3 gènes candidats en cours d'investigation.
Conclusion |
Ce travail a permis de confirmer l'existence d'un phénotype d'agrégabilité plaquettaire chez des souches E. coli à virulence extra intestinale et responsables de SHU sans production de shiga-toxine. Le mécanisme physiopathologique de ce phénotype repose, d'un point de vue plaquettaire, sur aux moins 2 récepteurs (FcλRIIa et GpIIbIIIa) et, d'un point de vue bactérien, sur une protéine de surface. Il reste à déterminer si ce phénotype est bien la cause du SHU observé. L'élucidation physiopathologique de ce type de SHU permettra d'éviter des errances diagnostiques.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S86-S87 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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