Les abcès du psoas - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
L'abcès du psoas est une pathologie rare mais loin d'être exceptionnelle. La symptomatologie initiale d'emprunt lui confère un diagnostic difficile et tout retard dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique peut grever le pronostic fonctionnel. Le but de notre étude est de décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et bactériologiques des abcès du psoas et de préciser ses modalités thérapeutiques.
Matériels et méthodes |
IL s'agit d'une étude rétrospective, descriptive et analytique menée au service des maladies infectieuses chez 81 patients adultes présentant un abcès du psoas, sur une période allant de Janvier 2015 à Décembre 2021. A partir des dossiers médicaux, nous avons recueilli pour chaque patient, les données démographiques, les comorbidités, les caractéristiques cliniques, biologiques, les aspects radiologiques, les traitements prescrits et l'évolution de la maladie.
Résultats |
Notre étude comporte 81 cas, 48 hommes et 33 femmes avec un âge moyen de 40,5 ans, ayant consulté dans un délai moyen de 182 jours. La douleur au niveau iliaque, flanc et/ou lombaire était le signe révélateur initial dans 82,72 % des cas (67), suivi de la fièvre dans 69,14 % des cas (56). L'examen physique a retrouvé une masse abdominale iliaque ou lombaire chez 26 cas et un psoïtis chez 35 cas. La localisation droite était la plus fréquente dans 48,15 % des cas (39).
Le bilan biologique montrait une hyperleucocytose dans 62,96 % des cas (51), une anémie était présente dans 72,84 % des cas (59), dont 43 cas avaient une anémie hypochrome microcytaire. La VS était accélérée à la première heure chez 82,72 % des cas (67) avec une valeur moyenne égale à 68 mm.
Le diagnostic était posé par l'échographie et/ou la tomodensitométrie chez tous les patients. L'abcès du psoas était primitif dans 37,04 % des cas (30) et secondaire dans 62,96 % des cas (51) : il s'agissait de mal de pott (28 cas), d'abcès du rein (09 cas), de spondylodiscite tuberculeuse (05 cas), de maladie de Crohn (04 cas), de sacro-illiite et tuberculose épididymaire (03 cas), tuberculose splénique (01 cas) et d'hydatidose disco-vertébrales (01 cas).
Sur le plan thérapeutique, le drainage de l'abcès était réalisé chez 90,12 % des cas (73), par un drainage percutané échoguidé (38 cas), une simple ponction percutanée (29 cas) ou un drainage chirurgical (06 cas). Une bi-antibiothérapie probabiliste à large spectre incluant un anti-staphylococcique à base de, C3G, Amoxicilline + AC. Clavulanique, ou C2G et Métronidazole a été administré soit seule ou associée au drainage. Chez 32 patients, des antituberculeux ont été institués.
Les germes les plus incriminés étaient : le Mycobacterium tuberculosis dans 18 cas, le Staphylococcus aureus dans 15 cas et Acinobacter baumannii dans 06 cas.
L'évolution était favorable chez 62 patients,16 patients avaient présenté une récidive et 03 patients sont décédés dans un tableau de choc septique et arrêt cardiorespiratoire.
Conclusion |
L'abcès du psoas est une pathologie à ne pas méconnaître du fait de son incidence croissante. La ponction ou le drainage percutané ont un intérêt diagnostique et thérapeutique majeur. La chirurgie doit être envisagée rapidement si le foyer d'origine le nécessite, en cas d'abcès volumineux, et si le drainage a été insuffisant ou en cas d'échec de l'antibiothérapie adaptée initiale.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S85-S86 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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