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Impact d'une prophylaxie par Levofloxacine chez les patients traités par Azacitidine-Venetoclax dans le cadre d'une leucémie aigüe myéloïde - 01/06/22

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2022.03.181 
X. Brousse 1, N. Rasandisona 2, S. Tavitian 2, N. Mottal 1, A. Sarry 2, A. de Grande 1, A. Pigneux 1, C. Récher 2, S. Bertoli 2, P. Dumas 1
1 CHU de Bordeaux, Bordeaux, FRANCE 
2 IUCT, Toulouse, FRANCE 

Résumé

Introduction

L'utilisation prophylactique des fluoroquinolones chez les patients d'oncologie est controversée du fait de l'absence d'impact sur la survie. L'association Azacitidine - Venetoclax constitue le traitement de référence des patients atteints de LAM non éligibles à une chimiothérapie intensive au prix d'une toxicité infectieuse importante. Le bénéfice d'une prophylaxie par Levofloxacine mérite d'être réévalué devant la singularité de cette stratégie ambulatoire.

Matériels et méthodes

Patients atteints de LAM ayant reçu un traitement par Azacitidine-Venetoclax issus de 2 CHU entre 2015 et 2021. Une partie des patients d'un des deux centres ont reçu une prophylaxie par Levofloxacine 500 mg/jour pendant l'aplasie post-chimiothérapie. Le principal critère d'évaluation était l'incidence des aplasies fébriles au cours de la 1ère cure.

Résultats

Parmi les 141 patients inclus dans l'étude, 44 (31,1%) ont reçus une prophylaxie par Levofloxacine. L'âge médian des patients était de 66 ans (range 30-84) dans le groupe sans prophylaxie et 72 ans (range 29-83) dans le groupe avec prophylaxie. Les patients recevaient Azacitidine Venetoclax en 1ère ligne [n=73 (51,7%)] ou en situation de maladie en rechute ou réfractaire (R/R) [n=68 (48,3%)] sans différence significative. Les patients présentant une aplasie fébrile au cours de la 1ère cure étaient 21 (47,7%) dans le groupe Levofloxacine versus 54 (55,6%) dans le groupe sans prophylaxie (p=0,28). Ceux présentant une infection cliniquement documentée de traitement étaient 10 (47,6%) dans le groupe Levofloxacine versus 40 (74,1%) dans le groupe sans prophylaxie (p=0,06). Les patients présentant une infection microbiologiquement documentée étaient 8 (38,1%) dans le groupe Levofloxacine versus 31 (57,4%) dans le groupe sans prophylaxie (p=0,1). Les taux d'hospitalisation en réanimation étaient de 1 (2,3%) dans le groupe Levofloxacine versus 11 (11,3%) dans le groupe sans prophylaxie (p=0,06). Il n'y avait pas de différence en termes de durée d'antibiothérapie curative entre les groupes. Sous prophylaxie, il n'y a pas eu d'évènement musculo-tendineux et une colite à Clostridium a été diagnostiquée dans le groupe sans prophylaxie. Parmi les 8 infections documentées survenues chez les patients sous prophylaxie, on note 3 infections à BGN dont 2 infections à BLSE (Béta-Lactamase à Spectre Entendu) alors qu'aucune n'a été documentée dans le groupe sans prophylaxie. Au niveau de la résistance aux fluoroquinolones, on note 4 micro-organismes résistants dans chaque groupe soit 50% des patients sous prophylaxie contre 8,3% des patients sans prophylaxie.

Conclusion

Une prophylaxie par Levofloxacine ne semble donc pas diminuer significativement l'incidence des aplasies fébriles, des infections cliniquement ou microbiologiquement documentées. Il existe une tendance non significative à une plus fréquente réhospitalisation chez les patients sous prophylaxie et à un moindre risque d'être transféré en réanimation. Enfin, l'impact sur l'antibiorésistance semble probable avec un taux de germes résistants plus importants sous.

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Vol 1 - N° 2S

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