Toxoplasmose cérébrale chez les patients non infectés par le VIH : étude multicentrique - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
La toxoplasmose cérébrale (TC) est la principale infection opportuniste du système nerveux central lors de l'infection par le VIH. Sa survenue chez les patients immunodéprimés non VIH est plus rare et peu décrite.
Matériels et méthodes |
Etude observationnelle rétrospective, multicentrique, étudiant les cas d'infections du système nerveux central à Toxoplasma gondii diagnostiquées entre 2010 et 2021 chez des patients non infectés par le VIH.
Définitions : TC prouvée : histologie évocatrice et détection de kystes de T. gondii sur biopsie cérébrale (PCR ou immunohistochimie) ; TC probable : PCR sur sang et/ou LCR positive associée à des signes cliniques et/ou radiologiques compatibles.
Résultats |
Vingt-six patients, dont 10 femmes, d'âge médian de 51 ans [19-78] ont été traités pour une TC prouvée (9 cas) ou probable (17 cas) dans 5 centres hospitaliers universitaires. Dix-neuf patients (73 %) étaient atteints d'hémopathies malignes, 13 (50 %) étaient allogreffés de cellules-souches, 4 (15 %) avaient une maladie auto-immune et 3 (12 %) étaient transplantés d'organe solide. Dix-huit patients (69 %) étaient traités par immunosuppresseurs et 7 (29 %) recevaient une chimiothérapie. Une prophylaxie étaient en cours par cotrimoxazole chez 10 patients (39 %), depuis une médiane de 6 mois, et Atovaquone chez 1 patient (4 %). Le délai médian entre les premiers symptômes et le diagnostic était de 11 jours. Les symptômes les plus fréquents étaient : fièvre (16/26 ; 62 %), céphalées (10/26 ; 39 %), déficit neurologique focal (9/26 ; 35 %) et confusion (6/26 ; 23 %). L'IRM cérébrale, réalisée chez 96 % des patients (25/26) montrait : des nodules chez 20 patients (77 %), multiples chez 15 patients (58 %) avec prise de contraste chez 16 patients (62 %), sans prise de contraste dans 4 cas (15 %) et spontanément hémorragiques dans 3 cas (12 %) ; des lésions d'encéphalite chez 8 patients (31 %) et un rehaussement méningé chez 2 patients (8 %). L'IRM était normale chez 2 patients (8 %). La ponction lombaire (14 patients) retrouvait une méningite à prédominance lymphocytaire dans 64 % des cas (9/14), le taux médian de leucocytes dans le LCS était de 23/mm3 [1-140]. La sérologie T.gondii réalisée chez 23 patients (89 %) était positive en IgG dans tous les cas. La PCR T.gondii était positive dans le sang dans 64 % des cas (12/22) et dans le LCS dans 75 % des cas (12/16). Les traitements curatifs étaient : cotrimoxazole à fortes doses (12/26 ; 46 %), Malocide et Adiazine (10/26 ; 39 %), cotrimoxazole et Malocide (2/26 ; 8 %), Clindamycine et Malocide (1/26 ; 4 %) et Atovaquone et Malocide (1/26 ; 4 %).
Neuf patients (35 %) ont été admis dans un service de soins intensif. L'évolution, avec un suivi médian de 12 mois, a été une guérison sans séquelles dans 11 cas (42 %), une guérison avec séquelles neurologiques dans 8 cas (31 %) et un décès à J30 dans 4 cas (15 %)
Conclusion |
La TC chez le patient non infecté par le VIH peut survenir malgré une prophylaxie par cotrimoxazole. Les caractéristiques à l'imagerie cérébrale peuvent être atypiques et le pronostic est sévère en termes de mortalité et morbidité. L'intérêt de la PCR dans le sang et/ou le LCS pour le diagnostic est important.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S84-S85 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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