L'hépatite B est une maladie à prévention vaccinale mais demeure un problème majeur de santé publique dans le monde. Plus de 290 millions de personnes vivent avec le virus de l'hépatite B (VHB) et 90 % d'entre elles ignorent leur statut. On estime qu'environ 20 % des personnes vivant avec le VHB sont éligibles à un traitement. En France, en 2004, la prévalence de l'antigène (Ag) HBs était de 0,65 % (IC95 % : 0,45-0,93). En 2014, une étude a montré que la prévalence de l'Ag HBs était de 8,6 % chez les personnes en situation de précarité. L'objectif de ce travail était de décrire le suivi de ces patients porteurs d'une hépatite B chronique dans un service hospitalier nord parisien.

Il s'agit d'une étude transversale rétrospective décrivant la file active des patients suivi pour une hépatite virale B ou C (VHC) chronique en 2021 dans un service hospitalier nord parisien. Les caractéristiques des patients ont été extrait de la base de données informatisées NADIS. Médianes et interquartiles (IQ25 % et IQ75 %) d'une part, ainsi que proportions d'autre part, ont été utilisés pour décrire respectivement les variables continues et catégorielles.

Du 01/01/2021 au 31/01/2022, 961 patients étaient suivis pour une hépatite virale chronique. 24.5 % (235/961) étaient mono infectés VHB, 1.2 % (12/961) étaient co infectés VHB-VHD, 1.7 % (16/961) étaient mono infectés VHC, 0.4 % (4/961) étaient co infectés VHB-VHC et 72.2 % (694/961) étaient VIH avec une co infection hépatique.

Concernant les patients mono infectés VHB ou co infectés VHB-VHD : 78.9 % (195/247) étaient des hommes et 58.7 % (165/247) étaient originaire d'afrique de l'ouest. Leur âge médian était de 39 ans (IQ25 % 32 ans ; IQ75 % 66 ans). Parmi eux, 40 étaient traités (16.2 %, 40/247) dont 75 % (30/40) étaient contrôlés (ADNVHB<10 UI/ml) et 15 % (6/40) avaient un ADNVH > 2000 UI/ml. Seulement 12.5 % (5/40) avaient une thrombopénie et aucun d'entre eux n'avait de cytolyse sur les ALAT au dernier bilan. La majorité de ces patients traités avait eu un fibroscanner (33/40, 82.5 %), dont 87.9 % (29/33) avaient un score F0-F1. Chez les 207 non traités, seulement 19.4 % (38/196, 11 données manquantes) ont un ADNVHB > 2000 UI/L, 3.9 % (8/207) une cytolyse sur les ALAT et 12.3 % (24/195, 12 données manquantes) avaient une thrombopénie.

Ces résultats retrouvent l'absence de complication majeure pour la majorité des patients suivis pour une hépatite B chronique. Devant la surcharge hospitalière actuelle, ils soulignent l'importance d'impliquer les MG dans la prise en charge de ces patients. La mise en place d'un suivi conjoint permettrait aussi de renforcer l'offre de dépistage aux populations vulnérables et de vaccination. Un outil type site ou application avec des recommandations de prise en charge ambulatoire des hépatites B à destination des MG pourrait faciliter et renforcer une prise en charge ville hôpital.

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