Parcours de soins des personnes transgenres consultant dans un hôpital parisien - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Les personnes transgenres (ou trans) sont des personnes dont l'identité de genre à une expression différente du sexe attribué à la naissance. Les trans représentent 0,1 à 0,5 % de la population selon les études. Ils/elles sont davantage victimes d'inégalités, de stigmatisations, d'exclusion, de harcèlement, de chômage, de violences. Il existe peu de données françaises sur le parcours de soins de ces personnes. L'objectif de ce travail est de décrire les besoins en santé de la population trans consultant dans un hôpital parisien.
Matériels et méthodes |
Il s'agit d'une étude épidémiologique monocentrique rétrospective menée entre juin 2021 et janvier 2022 lors de consultations au service de maladies infectieuses d'un hôpital parisien. Toutes les personnes trans, âgées de 18 ans ou plus, ayant consulté en maladies infectieuses ou au CeGIDD et ne s'étant pas opposé à l'utilisation des données à des fins de recherches ont été incluses.
Les données socio-démographiques, les besoins en santé générale, les comorbidités, le recours aux soins spécialisés, les données concernant la santé sexuelle et la santé mentale ont été collectées à partir du logiciel DiammG et convertis en fichier Excel.
Résultats |
Les données concernaient 25 personnes d'une moyenne d'âge de 35 ans dont 24/25 (96 %) étaient transgenres MtF (Male to Female, se définissant comme femme ou femme transgenre) et 1/25 (4 %) est FtM (Female to Male), venant majoritairement du Brésil pour 18/25 (72 %) avec une durée médiane en France de 2,7 ans, en situation irrégulière pour 18/25 (72 %) et sans aucune assurance maladie pour 13/25 (52 %). Parmi elles, 20/25 (80 %) étaient des travailleuses du sexe.
Les priorités rapportées par les consultants concernaient la santé (22, 88 %), le logement (16, 64 %), et la famille et/ou les amis (13, 52 %). Ils/elles se déclaraient être en bonne santé pour 21/25 (84 %). Les principaux besoins en santé rapportés étaient un médecin infectiologue (19, 76 %) et un médecin traitant (18, 72 %).
Seuls 8/25 (32 %) ont eu recours à un médecin traitant en France, 14/25 (56 %) ont vu un dentiste dans les 12 derniers mois, 14/25 (56 %) ont déjà pris la PrEP, et 7/25 (28 %) ont le VIH.
Ils/elles étaient 23/25 (92 %) à avoir eu recours à des chirurgies, 20/25 (80 %) ont eu des injections de silicones et 23/25 (92 %) ont déjà pris des hormones.
La consommation d'alcool (1 à 3 verres par semaine) concernait 13/25 (52 %) des consultants, 11/25 (44 %) fumaient activement, 16/25 (56 %) prenaient des drogues dont 14/25 (56 %) du cannabis régulièrement. Seuls 3/25 (12 %) ont déjà consulté un addictologue.
L'anxiété était rapportée par 17/25 (68 %) des personnes, 10/25 (40 %) se sentaient isolées, 14/25 (56 %) ont déjà eu des épisodes de dépression, 18/25 (70 %) ont déjà subi des violences, et 17/25 (68 %) ont déjà vu un psychologue ou psychiatre.
Conclusion |
Cette étude permet de mettre en évidence la précarité et les besoins en santé particuliers des personnes transgenres consultant en maladies infectieuses. La santé reste une priorité mais le parcours de soin primaire n'est pas optimal. Une amélioration de la prise en charge globale apparaît nécessaire.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S78 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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