Facteurs associés à la non atteinte des concentrations plasmatiques cibles de méropénème chez les patients de réanimation - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Le traitement initial du choc septique repose notamment sur l'administration rapide d'une antibiothérapie efficace. Au-delà du choix du spectre, le choix d'une dose et d'un mode d'administration adaptés à chaque patient conditionne cette efficacité. La mesure des concentrations plasmatiques ne permet qu'une validation a posteriori de la dose utilisée. L'objectif de ce travail était de déterminer les facteurs associés à la non atteinte des concentrations plasmatiques cibles de méropénème chez des patients de réanimation.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique incluant les patients consécutifs admis entre le 01/01/2019 et le 31/03/2020 dans un service de réanimation médicale de CHU français pour prise en charge d'un choc septique traité par méropénème et ayant eu au moins un dosage de concentration plasmatique de cet antibiotique. Les concentrations plasmatiques cibles du méropénème étaient comprises entre 10 et 50 mg/L. Les facteurs associés à la non-atteinte de cette cible (sous dosage et surdosage) ont été évalués par régression logistique multivariée (logiciel R version 4.1.2).
Résultats |
Parmi les 1200 admissions réalisées durant la période de l'étude, 70 patients (âge médian 69 [60-74] ans, 50 hommes (68 %), IMC médian 24 [22-29] kg/m2, IGS2 médian 54 [41-67], 35 insuffisants rénaux (50 %)) et 117 mesures de concentrations plasmatiques de méropénème ont été inclus dans notre analyse. Le méropénème était administré en perfusion intermittente prolongée chez 34 patients (49 %) et de façon continue chez 36 (51 %), à la posologie journalière médiane de 3 [2-6] g et les dosages plasmatiques effectués 3 jours après l'instauration d'un nouveau schéma posologique. Les facteurs indépendamment associés à la non atteinte d'une concentration plasmatique de méropénème à 10 mg/L étaient le sexe féminin, l'âge <65 ans, l'administration par perfusion intermittente prolongée et une faible posologie journalière. Les facteurs indépendamment associés à des concentrations plasmatiques supérieures à 50 mg/L étaient un faible poids corporel, une clairance de la créatinine <25 ml/min et une posologie journalière élevée. Seuls 3 patients ont présenté une neuro-toxicité potentiellement attribuable à un surdosage en méropénème.
Conclusion |
Chez les patients de réanimation admis pour un choc septique, nos résultats suggèrent de préférer une administration du méropénème par perfusion continue plutôt que par perfusion intermittente prolongée, à de fortes doses de méropénème, notamment chez les patients de moins de 65 ans, de sexe féminin ou ayant un poids extrême et en particulier, chez ceux ayant une clairance rénale normale ou augmentée.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S46 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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