Évaluation prospective des fréquence et facteurs associés aux anomalies de coagulation et complications hémorragiques des patients traités par céfazoline - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
L'ANSM a alerté sur le risque d'anomalie sévère de la coagulation et d'hémorragie grave sous céfazoline. L'objectif principal était de mesurer la fréquence de survenue d'anomalies de l'hémostase sous céfazoline. Les objectifs secondaires étaient de mesurer la fréquence de survenue de complications hémorragiques et d'identifier des associations entre apparition d'anomalies de l'hémostase et plusieurs paramètres clinico-biologiques.
Matériels et méthodes |
Dans cette cohorte prospective monocentrique observationnelle, tout patient adulte traité par céfazoline pour plus de 48 heures était inclus sauf refus ou état de choc initial. Le patient bénéficiait d'évaluations clinique quotidienne (hémorragie) jusqu'à deux jours de l'arrêt de la céfazoline et biologique deux fois par semaine (hémostase, numération formule sanguine, dosage de céfazoline). Selon le score de gravité de l'International Society on Thrombosis and Haemostasis (ISTH), un saignement grave était un saignement conduisant au décès ou dans une localisation critique, avec perte de plus de 2 g/dL d'hémoglobine ou transfusion de plus de 2 culots globulaires. Un saignement non-grave mais cliniquement pertinent (NGCP) était un saignement non grave nécessitant une intervention médicale. L'inclusion de 120 patients était prévue, selon les capacités de recrutement du centre.
Résultats |
Du 15/09/2019 au 17/07/2020, 120 patients, dont 84 (70 %) hommes, âge moyen 59 ans (20) étaient traités par céfazoline, pour une durée moyenne de 8 (5) jours. Trente-deux (26,6 %) patients avaient une complication hémorragique, dont 12 (10 %) graves ou NGCP, plus fréquentes chez les patients graves (qSOFA à l'arrivée 2-3 pour 4/12 (33,3 %) vs 5/108 (4,7 %), P=0.006), traités pour une endocardite (4/12 (33,3 %) vs 7/108 (6,5 %), P=0,01), avec bactériémie (11/12 (91,7 %) vs 52/108 (48,6 %), P=0,005) et/ou sous traitement anticoagulant oral (4/12 (33,3 %) vs 8/108 (7,4 %), P=0,019). Le delta de plaquettes entre l'arrivée et la veille du saignement était de –24 G/L, P=0,32. Le TP était plus bas chez les patients avec saignement grave ou NGCP (69 (16) vs 82 (17), P=0,03). En analyse multivariée, une bactériémie à l'entrée et une anticoagulation curative en cours la veille du saignement étaient associées à la survenue d'un saignement grave (OR 1,12 (1,03 ; 1,23), P=0,03 et 1,1 (1,003 ; 1.21), P=0,09, respectivement). Un décès par choc septique était observé chez un patient sans hémorragie grave.
Conclusion |
Sous céfazoline, 10 % des patients ont présenté une hémorragie grave ou NGCP. L'identification de facteurs associés à ces évènements (bactériémie et/ou anticoagulation curative) permet de proposer de limiter la surveillance clinique et biologique renforcée à ce sous-groupe de patients.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S45 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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