Il existe un plafond de verre dans l'implémentation des pratiques de bon usage d'antibiothérapie curative : retour sur l'évolution de la traçabilité de 2017 à 2021 - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
La réévaluation et la traçabilité des antibiothérapies et de leur durée sont des items essentiels du bon usage des antibiotiques (BUA). Notre établissement impliqué dans cette démarche et appuyé par la commission des anti-infectieux (COMAI) réalise des enquêtes annuelles sur ces items. L'objectif de ce travail était de présenter l'évolution sur quatre ans des pratiques de traçabilité et de réévaluation des antibiothérapies. Et de mesurer l'impact des différentes actions menées par la COMAI sur trois paramètres étudiés chaque année.
Matériels et méthodes |
Les paramètres étudiés étaient pour les antibiothérapies à visée curative : la réévaluation à J3, la mention de la durée du traitement, et la présence d'une justification de la durée lorsqu'elle dépasse 7 jours. Durant 4 ans une enquête annuelle était réalisée un jour donné par un binôme pharmacien/infectiologue se déplaçant dans chaque service. Une grille d'évaluation était remplie pour chaque patient ayant une antibiothérapie curative en cours. Les antibioprophylaxies, les traitements antituberculeux et les traitements de moins de 48h étaient exclus de l'étude.
Résultats |
Depuis 2017, la prévalence de prescriptions d'antibiothérapies curatives est restée stable à 15 % sauf en 2021 (19 %). En 2021, la majorité des antibiothérapies curatives concernaient des infections pulmonaires (réanimation et médecine) dont 59 % liées à la COVID-19. Une augmentation de la traçabilité de la réévaluation à J3 initiale a été observée de 2017 à 2018 (48 % vs 64 %) puis une stagnation autour de 60 % a été observée. Un constat identique a été fait pour les durées de traitement. Amélioration entre 2017 et 2018 avec traçabilité de la durée passant de 44 % à 52 % et de la justification des durées > 7 j passant de 45 % à 70 % puis stabilisation. Néanmoins en 2021, une baisse a été observée pour la traçabilité de la justification des traitements > 7J (46 %).
Conclusion |
Nos résultats montrent que les actions menées suite à la première enquête permettent une amélioration des pratiques. Toutefois un plafond de verre dans l'adhésion à ces mesures existe malgré la mise en place d'actions spécifiques (messages pop-up dans les logiciels de prescription, présentation des résultats en CME, courriers adressés aux chefs de service). La pandémie a eu un rôle négatif avec une baisse de la justification des traitements > 7j en lien avec un nombre d'infection respiratoire bactérienne secondaire à la COVID-19 important. Ce travail montre la nécessité de répéter les campagnes de sensibilisation afin d'améliorer dans la traçabilité de l'évaluation des prescriptions antibiotiques dans les dossiers des patients.
Aucun lien d'intérêt
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S42-S43 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?