Caractéristiques clinico-microbiologiques et mortalité des épisodes avec bactériémie communautaire dans 14 hôpitaux universitaires en France, 2016-2019 - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Les bactériémies de survenue communautaire sont couramment traitées en milieu hospitalier. La résistance aux antibiotiques se répand dans la communauté, impactant la morbidité des infections communautaires et leur prise en charge. L'objectif de cette étude était d'évaluer les caractéristiques et la mortalité des épisodes avec bactériémie de survenue communautaire, pris en charge dans 14 hôpitaux universitaires avec une activité de soins aigus.
Matériels et méthodes |
Les données ont été obtenues rétrospectivement à partir de l'entrepôt de données de santé du groupe hospitalier auquel sont rattachés les hôpitaux. Tous les séjours de patients avec au moins une hémoculture positive (contaminants exclus) entre janvier 2016 et décembre 2019 ont été identifiés. Les séjours des patients dont le premier épisode était de survenue communautaire (<48h après l'admission, pas de transfert ou de sortie d'un hôpital de l'AP-HP dans les 7 jours) ont été inclus. Les patients, les épisodes de bactériémie, les isolats bactériens et leur résistance aux antibiotiques ont été analysés.
Résultats |
Nous avons identifié 13608 épisodes de bactériémie de survenue communautaire chez 12112 patients (âge médian (écart interquartile), 68 ans (54-80) ; hommes, n = 6678, 55 % ; épisodes multiples sur la période de l'étude, n = 1136, 9 %). Les comorbidités les plus fréquentes (données disponibles, n = 10690 patients) étaient les tumeurs malignes (n = 2764, 26 %) et le diabète (n = 2123, 20 %), suivies des maladies rénales (n = 1384, 13 %) ou hépatiques chroniques (n = 1038, 10 %) et des tumeurs solides métastatiques (n = 1111, 10 %). L'indice de comorbidité de Charlson était nul dans 39 % des cas (n = 4127/10690), avec une médiane de 2 (0-3). Les taux de mortalité étaient élevés (30 jours, n = 1993, 17 % ; 90 jours, n = 2671, 22 %). Au total, 28 % des patients ont été admis en soins intensifs (n = 3376), parmi lesquels 30 % sont décédés pendant leur séjour (n = 1121). La durée de séjour médiane était de 8 (3-17) jours. Les principaux sites d'infection primaire étaient les infections à sites multiples (les trois principales bactéries identifiées étant Escherichia coli n = 669, 23 %, Staphylococcus aureus n = 580, 20 %, Klebsiella pneumoniae n = 158, 5 %), les infections urinaires (IU ;E. coli n = 1470, 63 %, K. pneumoniae n = 193, 8 %, Enterococcus faecalis n = 87, 4 %), les infections des voies respiratoires inférieures (Streptococcus pneumoniae n = 275, 22 %, E. coli n = 189, 15 %, Staphylococcus aureus n = 145, 12 %) et les infections digestives (ID ;E. coli n = 445, 40 %, K. pneumoniae n = 100, 9 %, Bacteroides fragilis n = 28, 3 %). La résistance aux céphalosporines de troisième génération (C3G) était fréquente chez K. pneumoniae (IU, 58/155, 37 % ; ID, 12/72, 16 %) et E. coli (13-16 % selon l'infection, sauf dans les ID : 29/338, 9 %).
Conclusion |
Les bactériémies de survenue communautaire s'associaient à de fréquentes admissions en soins intensifs et à des taux élevés de résistance aux antibiotiques, en particulier la résistance aux C3G de K. pneumoniae dans les IU. La population drainée par les hôpitaux inclus, tous universitaires, pourrait partiellement expliquer ces résultats.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S31 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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