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Étude de la prévalence de l'infection à VIH et des hépatites B et C, et chez les migrants réguliers en France: données de l'étude STRADA (2017-2020) - 01/06/22

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2022.03.019 
M. Duracinsky 1, 2, 3, I. Yaya 1, L. Yombo-Kokule 1, F. Thonon 1, O. Rousset-Torrente 1, F. Roudot-Thoraval 4, F. Lert 5, D. Zucman 6, 7, O. Chassany 1, 2
1 Unité de Recherche Clinique en Economie de la Santé (URC-ECO), Hôpital Hôtel-Dieu, AP-HP, 75004, Paris, France 
2 Patient-Reported Outcomes (PROQOL), UMR1123, Université de Paris, Inserm, Paris, France 
3 Service de médecine interne et d'immunologie clinique, Hôpital Bicêtre, AP-HP, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France 
4 Département de santé publique, Hôpital Henri Mondor, Université Paris-Est Créteil, France 
5 Vers Paris sans sida, Paris, France 
6 Hôpital Foch, Suresnes, France 
7 Université Xavier-Bichat Paris VII, Paris, France 

Résumé

Introduction

Les migrants constituent l'un des groupes les plus affectés par le VIH et les hépatites B (VHB) et C (VHC). L'objectif de cette étude était d'initier le dépistage du VIH, VHB et VHC, et d’évaluer leur prévalence chez les migrants.

Matériels et méthodes

STRADA est une étude observationnelle multicentrique, réalisée entre 2017 et 2020 auprès des migrants vus en visite médicale dans 21 centres de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. Des données socio-démographiques et comportementales ont été collectées par un auto-questionnaire suivi d'un test de dépistage rapide du VIH, VHB et du VHC (TROD). Des modèles de régression logistique multivariable ont été réalisés pour identifier les facteurs associés à l'infection par le VIH, VHB et le VHC.

Résultats

Parmi 21133 migrants ayant réalisé un TROD, 15118 (71,5%) ont été inclus dans l'analyse de la prévalence du VIH, 15284 (72,3%) dans l'analyse du VHC, et 14917 (70,6%), et dans l'analyse du VHB (37,1% d'hommes et 62,9% de femmes).

La prévalence du VIH était estimée à 0,33 %. En analyse multivariable, les HSH (rapport de cotes (RC) : 4,88 ; IC95% : 0,98-88,65), les participants provenant de zones d'endémie moyenne du VIH (RC : 7,03 ; IC95% : 3,71-14,05) et ceux ayant des antécédents de transfusion sanguine (RC : 3,52 ; IC95% : 1,42-7,47) étaient plus susceptibles d'avoir un résultat positif pour le VIH.

Pour l'analyse du VHC, la proportion de participants avec un test VHC positif étaient de 0,27%. Etre originaire de pays de forte prévalence du VHC (RC: 14,6; 95%CI: 3,08-261,21), un antécédent de transfusion sanguine (RC: 4,55; 95%CI: 1,91-9,62) et un antécédent de césarienne ou d'avortement (RC): 7,29; 95%CI: 1,15-4,39) étaient associés à un test VHC positif.

La proportion de test VHB positif étaient de 1,4% (femmes) et 3,0% (hommes). Etre originaire d'un pays de forte (RC: 6,65; 95%CI: 4,04-11,25) ou moyenne (RC: 5,06; 95%CI: 3,14-8,42) prévalence, un antécédent hépatique (RC: 3,24; 95%CI: 1,63-5,88), avoir cohabité avec une personne souffrant d'une hépatite B (RC: 6,51; 95%CI: 3,8-10,67), ou être vacciné contre le VHB (RC: 0,59; 95%CI: 0,4-0,85) étaient les principaux facteurs associés à un test VHB positif chez les femmes. Tandis que chez hommes, être originaire d'un pays de forte (RC: 15,29; 95%CI: 9,19-26,92) ou moyenne (RC: 7,29; 95%CI: 4,37-12,87) prévalence, avoir un antécédent hépatique (RC: 3,29; 95%CI: 1,59-5,11), ou de soins dentaires (RC: 0,65; 95%CI: 0,48-0,90), ou être vacciné contre le VHB (RC: 0,58; 95%CI: 0,40-0,83) étaient les principaux facteurs associés à un test VHB positif.

Conclusion

A travers l’étude STRADA, la réalisation des TROD chez les migrants primo-arrivants a permis d’évaluer les prévalences du VIH, VHB et du VHC qui restent plus élevées qu'en population générale.

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