Connaissance de la prophylaxie pré-exposition au VIH et du potentiel préventif des antirétroviraux chez les femmes migrantes en Guyane française - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
L'utilisation des antirétroviraux à titre préventif est un progrès majeur dans la prévention du VIH. La Guyane combine immigration active, précarité et la plus forte prévalence du VIH en France. Nous avons cherché à mieux connaître la santé et les connaissances sexuelles des femmes migrantes en Guyane.
Matériels et méthodes |
Une étude transversale a été menée auprès d'un échantillon aléatoire de femmes fréquentant les centres de la Croix-Rouge française. Des médiateurs multilingues ont mené les entretiens. Les statistiques descriptives et la régression logistique multivariée pas à pas ont été réalisées avec Stata 15.0.
Résultats |
Parmi les 429 femmes incluses, 69,6% avaient moins de 35 ans, 71,6% étaient originaires d'Haïti et 56,3% ne connaissaient pas bien le français. Seulement 28,7% avaient déjà entendu parler des thérapies antirétrovirales, moins souvent les femmes originaires d'Haïti (19,9% vs 50,9%, p<0,001). Seulement 20,9% avaient déjà entendu parler d'un traitement d'urgence permettant d'éviter d'attraper le VIH après un rapport sexuel non protégé (Post Exposure Treatment - PEP -), 13,6% chez les femmes haïtiennes vs 39,2% chez les autres (p<0,001). Seulement 15,4% savaient ce qu'était la prophylaxie pré-exposition au VIH - PrEP -. Là encore, les femmes haïtiennes avaient un niveau d'information plus faible (9,3% vs 30,8%, p<0,001). Bien que peu nombreuses (n=22), le niveau de connaissance était significativement plus élevé chez les femmes de la République dominicaine, qui étaient des travailleuses du sexe, à 63,6%. Les femmes (n=37) qui s'identifiaient comme étant à haut risque d'IST étaient plus au courant de la PrEP (52,8% contre 11,9%, p<0,001). Dans le modèle multivarié, la connaissance de la PrEP était associée au travail du sexe et à la perception d'un risque élevé d'IST, et était négativement associée à l'origine haïtienne.
Seules 4 femmes ont déclaré avoir déjà pris la PrEP, et toutes ont arrêté en raison d'effets indésirables ou de contraintes personnelles. Une fois informées sur la PrEP, 18,3% ont déclaré être intéressées. En outre, 13 femmes ont déclaré avoir déjà utilisé la PPE. Enfin, 54,4% étaient intéressées par une consultation de santé sexuelle (ou en avaient déjà bénéficié), aussi bien les Haïtiennes que les non Haïtiennes (54,4% et 48,7%, p=0,30).
Conclusion |
Le niveau de connaissance des effets préventifs des thérapies antirétrovirales du VIH et de la PrEP est extrêmement faible chez les femmes migrantes en Guyane française. Les femmes haïtiennes ignorent en grande partie les outils de prévention biomédicale malgré des besoins déclarés en matière de santé sexuelle et méritent des interventions ciblées.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S26 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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